DÉCOUVRIR LES PAYSAGES DE SAÔNE-ET-LOIRE
 

Des pays contrastés

publié le 28 juin 2018 (modifié le 4 avril 2019)

  Le département est au carrefour de trois influences, à la fois climatiques et culturelles.

Côté nord-ouest, le vent apporte des pluies océaniques, atténuées cependant par les premiers reliefs du Morvan et du massif central sur les pentes desquelles elles s’essorent par l’effet de foehn. Tout l’ouest du département écoule ses eaux vers la Loire, et à mesure des progrès de la navigation, des canaux, des chemins de fer et des routes, ses produits seront de plus en plus expédiés vers Paris. C’est aussi le côté gaulois, qui deviendra le côté franc avec sa langue d’oïl, puis le rattachement progressif du duché de Bourgogne au royaume avant que Louis XIV ne rattache définitivement l’ensemble à la France au traité de Nimègue (1678).

Côté nord-est, l’influence du climat continental apporte les grands froids d’hiver, quelques coups de chaleur et des fins de journée orageuses en été. C’est aussi un axe d’échanges commerciaux et culturels avec tout l’univers germanique qui débute 1500 ans avant notre ère et ne s’interrompra jamais. Les tribulations des élites Éduennes, le peuple celte local, avec ses voisins germaniques déclencheront la guerre des Gaules tandis que bien plus tard, les Burgondes (466-500) s’affirmeront à leur tour comme des négociateurs habiles entre romains et germains. La Saône avec ses villes-frontière restera une limite majeure jusqu’au siècle de la réforme, avant de basculer définitivement du côté français sous Henri IV (1601). Cette limite sera ravivée par la ligne de démarcation qui, en 1940, coupera une dernière fois le département entre ces deux mondes.

Côté sud, le fossé rhodanien apporte des influences méditerranéennes. Ce sera d’abord une forte identité gallo-romaine autour de la ville d’Autun, des échanges intenses avec Lyon, Rome, et plus tard la cour des papes à Avignon. Le Mâconnais porte de nombreuses empreintes méditerranéennes dans son architecture, son droit qui restera latin jusqu’à la révolution, et jusqu’à des termes de patois marqués de langue d’oc.

  Des pays contrastés

Carte géographie physique de Saône-et-Loire- milieu XXème en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte géographie physique de Saône-et-Loire- milieu XXème

Le département rassemble par ailleurs des pays contrastés issus des chocs tectoniques de l’ère tertiaire lors de l’émergence des Alpes. La grande plaine alluviale côté Saône et Bresse tranche fortement avec les collines bocagères du Charolais-Brionnais dans l’ouest, séparées par les vallées des arrières côtes du Clunisois et les côtes viticoles du Chalonnais et du Mâconnais. L’ensemble, enfin, est encadré par des massifs de petites montagnes : le Morvan au nord-ouest, le Beaujolais au sud, le Jura à l’est.
Dès le Moyen Âge, tout ce secteur se différenciera des autres secteurs bourguignons par des petits terroirs parfois très convoités, mais aussi par l’absence d’une grande plaine céréalière structurante. C’est ainsi que le paysage politique bascule vers le nord dès 1150, quand Dijon devient la ville des ducs devant Mâcon et Chalon.

 

  La Saône-et-Loire en quelques chiffres

Carte du département de la Saône-et-Loire en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du département de la Saône-et-Loire

- 8 575 km², soit environ 138 km d’est en ouest sur 111 km du nord au sud
- Point culminant : 901 m au Haut-Folin dans le Morvan
- Point le plus bas : 170 m dans la vallée de la Saône
- 5 540 km² de Surface Agricole Utile (second rang des départements français, derrière la Marne) et 6 645 exploitations agricoles (2014)
- 131 km² de vignoble
- 2 150 km² de surfaces boisées en 2014
- 5 aires urbaines autour des pôles de Mâcon 133 000 habitants, Chalon 100 000, Montceau-les-Mines 45 000 habitants, Le Creusot
38 000 habitants, Autun 24 000 habitants.
- 567 communes
- 555 408 habitants soit 65 habitants par km² en 2015. C’est le département le plus peuplé de la Bourgogne.
- 305 579 logements en 2014
- 169 614 emplois en 2014
- Un revenu fiscal moyen de 19 737 € en 2015