Les ateliers de paysage : une lecture partagée des paysages de Saône-et-Loire

publié le 25 juillet 2018 (modifié le 5 avril 2019)

  L’atlas, une démarche de partenariat et de concertation

Le paysage dans la définition donnée par la convention européenne renvoie à la fois à une réalité géographique et historique, à une perception sociale et à des dynamiques d’évolution et de gestion.
La démarche de réalisation de l’atlas s’inscrit donc dans une logique de partenariat entre paysagistes, gestionnaires et habitants permettant de faire émerger un portrait partagé. Cela est passé bien sûr par les discussions et échanges avec les différentes instances de suivi et de pilotage de l’étude, mais également par l’organisation d’ateliers d’échange réunissant élus, techniciens, agriculteurs, associations, gestionnaires, mais également toutes les personnes désireuses d’y participer qu’elles soient simples habitants ou plus impliquées dans les questions de paysage.
Ces trois ateliers ont permis de situer le discours paysager à l’interface des constats (par l’ensemble des spécialistes : géographe, paysagiste, urbaniste, agronome, etc.) et des perceptions et du vécu des participants. Ils ont ainsi permis d’engager un processus de consensus sur la lecture partagée des paysages de Saône-et-Loire.

  Qui ?

Ont participé aux ateliers : des élus, des techniciens, des responsables associatifs, des habitants, des gestionnaires, des professionnels du paysage.
Au total, les participants ont consacré 3 demi-journées à arpenter le terrain et à échanger sur le paysage local en compagnie des auteurs de l’atlas.
Un grand merci à l’ensemble des participants.

  Pourquoi ?

Les ateliers ont plusieurs objectifs :
- Recueillir le regard de la population sur son propre paysage pour alimenter l’atlas lui même.
- Échanger entre auteurs de l’atlas, et futurs utilisateurs : services de l’Etat, des collectivités, élus, associations, habitants.
- Permettre à tous de commencer à s’approprier les enjeux de paysage locaux.
Le chemin est ici aussi important que le but : in fine, l’atlas n’est pas un document réglementaire, mais un document qui alerte et propose. Sa fécondité dans les années qui viennent, dépendra autant du nombre de personnes qui s’en seront emparés localement, que de la pertinence du document lui-même.


 

  Comment ?

Localisation des ateliers d'échange sur le paysage en grand format (nouvelle fenêtre)
Localisation des ateliers d’échange sur le paysage

Le fait d’échanger sur site, par petits groupes conviviaux, permet à chacun de s’exprimer et de se réapproprier la démarche de l’atlas. L’analyse paysagère est une découverte pour la plupart, mais chacun s’aperçoit qu’elle lui est somme toute assez familière.
Qu’il s’agisse de choisir un site de balade, de prendre une belle photo, ou de décider d’habiter dans tel logement plutôt qu’un autre, chacun a fait l’expérience d’apprécier ou non le paysage d’un lieu, s’est interrogé sur "qui fait quoi" et sur ce qui pourrait s’améliorer.
De ces échanges par oral, se dégagent des points clefs, des façons de formuler les enjeux et les propositions qui ont enrichi le contenu de l’atlas.


  Déroulement

ateliers71 les 4 temps en grand format (nouvelle fenêtre)
ateliers71 les 4 temps

Chaque atelier, ouvert à tous, dure une demi-journée, le matin ou l’après-midi. Il comprend un parcours libre d’un petit itinéraire d’une heure trente à pied par petits groupes de 3-4 personnes, puis une mise en commun en salle d’une heure, groupe par groupe, puis enfin un débat d’une heure autour des enjeux et des points forts du paysage.

Lors de chaque atelier, les participants se sont répartis en groupes et sont allés visiter des sites de leur choix avec comme point de départ une question simple : « Vous avez envie de faire apprécier ce paysage à un ami de passage dans ce secteur. Que lui montrez-vous ? »

Sur chaque site visité, s’engageait alors une discussion autour de quelques questions :
- Vous avez découvert ce paysage il y a des années. Voyez-vous des traces d’évolutions ?
- Vous revenez ici dans 10 ans. Y a-t-il des évolutions que vous craignez ? D’autres que vous appréciez ? Qui pourrait faire quoi d’ici là ?

Les mises en commun en salle, d’une durée d’une heure environ, ont toujours été… trop brèves, mais elles ont soulevé beaucoup de questions, d’enjeux locaux.

 

  Les sites « coups de cœur » visités

Toulon-sur-Arroux

"La rivière, c'est un aimant, c'est là où on va. Quand on arrive sur l'Arroux, c'est beau, il y a de l'espace, la rivière large, le contraste de l'ombre et de la lumière, le pont." Atelier Toulon-sur-Arroux en grand format (nouvelle fenêtre)
"La rivière, c’est un aimant, c’est là où on va. Quand on arrive sur l’Arroux, c’est beau, il y a de l’espace, la rivière large, le contraste de l’ombre et de la lumière, le pont." Atelier Toulon-sur-Arroux


Les lieux visités lors de l'atelier de Toulon-sur-Arroux en grand format (nouvelle fenêtre)
Les lieux visités lors de l’atelier de Toulon-sur-Arroux

Tous les groupes ont commencé par faire un tour dans le centre historique, découvrir son patrimoine, observer les rénovations et les aménagements menés dans les dernières années.
Tous ont apprécié le charme des bords de l’Arroux qui permettent de découvrir une belle vue sur le bourg.
Certains ont se sont dirigés vers un tronçon de la route en crête pour appréhender la rivière et le bourg depuis une hauteur, voir les sablières et les boisements de conifères sur les crêtes de la vallée de l’Arroux, admirer le dessin du maillage de haies sur les pentes.
D’autres ont fait un tour dans les quartiers périphériques du bourg et ont observé la qualité des entrées de bourg et la transition avec les prés bocagers.
Les débats ont porté sur la valorisation du bourg ancien et de son patrimoine bâti, certes préservé, mais parfois inoccupé ; sur la nécessité de concilier trafic routier et cadre de vie, sur la mise en valeur du site originel du bourg, implanté sur une butte entre deux vallons.
Plusieurs leviers apparaissaient : l’aménagement des espaces publics et notamment des deux places aujourd’hui très « routières » et dévolues au stationnement ; la gestion de la végétation le long des deux cours d’eau pour rouvrir des vues sur le village ; la rénovation des logements en centre bourg et la maîtrise des extensions bâties le long des routes et des entrées ; la valorisation de la rivière et les cheminements le long de l’Arroux entre les 3 ponts.



 

Saint-Didier-en-Brionnais

"Ce qui est agréable c'est l'échelle : il y a le vallon qui donne un cadre, le village au fond, les haies, les fermes sur les versants, les arbres ronds, les murs le long de la route. C'est … confortable, on s'y sent bien." Atelier St-Didier-en-Brionnais en grand format (nouvelle fenêtre)
"Ce qui est agréable c’est l’échelle : il y a le vallon qui donne un cadre, le village au fond, les haies, les fermes sur les versants, les arbres ronds, les murs le long de la route. C’est … confortable, on s’y sent bien." Atelier St-Didier-en-Brionnais


 
Les lieux visités lors de l'atelier de St-Didier-en-Brionnais en grand format (nouvelle fenêtre)
Les lieux visités lors de l’atelier de St-Didier-en-Brionnais

Tous ont apprécié les modelés amples et doux du relief brionnais, la succession des plans mis en valeur par les lignes des haies basses ponctuées d’arbres isolés. Les nombreuses routes de crête offrent de multiples panoramas d’où l’on découvre les villages et les écarts des fermes. L’eau (rivière, lavoir…) a été citée comme un atout, même si ses accès restent ponctuels.
Tous ont constaté les efforts réalisés pour le maintien et la rénovation des vieux murs de pierres caractéristiques du Brionnais.

Les débats ont porté sur le devenir du maillage bocager qui fait le paysage du Brionnais, sur son évolution avec la substitution progressive de l’élevage d’embouche par un élevage allaitant, qui valorise moins les subtilités des différents sols et tend à regrouper les parcelles. L’avenir des nombreux arbres isolés a été également beaucoup discuté. Une partie des échanges a tourné autour de ce qui fait l’originalité du Brionnais par rapport aux autres paysages bocagers du département.
Dans les villages, l’attractivité et la convivialité du centre avec sa rue principale et la place de l’église ainsi que les possibilités d’extensions ont été débattues.

Plusieurs leviers apparaissaient : veiller à une bonne intégration paysagère des équipements agricoles ou artisanaux, éviter d’implanter des maisons en crête ; encourager les propriétaires à replanter des arbres et à maintenir un maillage de haies ; privilégier des aménagements d’espaces publics simples qui préservent le caractère rural.



 

Sennecey-le-Grand

« Depuis St-Martin, ce qui est intéressant c'est que l'on a deux belvédères différents. Côté Sennecey on découvre la périphérie du bourg, tout se voit de là-haut. » Atelier Sennecey en grand format (nouvelle fenêtre)
« Depuis St-Martin, ce qui est intéressant c’est que l’on a deux belvédères différents. Côté Sennecey on découvre la périphérie du bourg, tout se voit de là-haut. » Atelier Sennecey


 
Les lieux visités lors de l'atelier de Sennecey-le-Grand en grand format (nouvelle fenêtre)
Les lieux visités lors de l’atelier de Sennecey-le-Grand

Tous ont commencé par rechercher un point haut sur la côte pour avoir une vue d’ensemble sur le bourg de Sennecey. Certains sont partis ensuite vers la plaine et la vallée de la Grosne tandis que d’autres sont allés vers les paysages du pied de côte et des vallons intérieurs. Dans ce territoire aux dynamiques urbaines fortes, tous ont observé les différentes générations de lotissements et de zones d’activités qui constituent les entrées de ville et de villages. Le patrimoine bâti est ici très riche et constitue un attrait puissant dans les cœurs anciens des villages et des bourgs. La côte enfin offre une grande variété de paysages sur un territoire assez restreint.

Les débats ont porté sur les extensions urbaines de Sennecey et leur perception depuis les belvédères de la côte et depuis les entrées de ville. Dans les villages, l’aménagement des rues, la réhabilitation du bâti patrimonial ainsi que les possibilités d’extensions ont été débattus. Au sein des côtes, l’évolution des carrières sur le coteau et des petites parcelles au-dessus des villages ont été évoqués. Le devenir des nombreux buis très affaiblis par les attaques de la pyrale a également été abordé.

Plusieurs leviers apparaissaient : limiter l’étalement urbain ; soigner la qualité des projets urbains d’activité ou d’habitat, encourager la rénovation du bâti ancien ; veiller au maintien et à la qualité des points de vue ; privilégier des aménagements d’espaces publics simples qui préservent le caractère rural des villages.