Les canaux de Saône-et-Loire

publié le 17 mai 2017 (modifié le 27 janvier 2019)

Trois canaux traversent les paysages de Saône-et-Loire. Le plus ancien est le canal du Centre qui relie depuis 1791, les vallées de la Loire et de la Saône, de Chalon-sur-Saône à Digoin. Le canal de Roanne à Digoin, ouvert en 1838, relie Roanne à Digoin et se raccorde au canal du Centre. Enfin la rigole de l’Arroux, ouverte en 1869 forme un canal étroit, reliant Gueugnon au canal du Centre, non loin de Digoin.

Le canal du Centre à travers la vallée de la Dheune. Dennevy en grand format (nouvelle fenêtre)
Le canal du Centre à travers la vallée de la Dheune. Dennevy


 

Trois canaux traversent les paysages de Saône-et-Loire. Le plus ancien est le canal du Centre qui relie depuis 1791, les vallées de la Loire et de la Saône, de Chalon-sur-Saône à Digoin. Le canal de Roanne à Digoin, ouvert en 1838, relie Roanne à Digoin et se raccorde au canal du Centre et au canal latéral à la Loire. Enfin la rigole de l’Arroux, ouverte en 1869 forme un canal étroit, reliant Gueugnon au canal du Centre, non loin de Digoin.

Carte des canaux de Saône-et-Loire en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte des canaux de Saône-et-Loire


 

  Le canal du Centre, une liaison entre Saône et Loire

Le canal du Centre relie les vallées de la Loire et de la Saône. Le canal est également connu comme canal du Charolais.C’est un canal au gabarit Freycinet long de 112,125 kilomètres. Il comporte 61 écluses, 27 sur le versant Loire et 34 sur le versant Saône. Il relie les villes de Chalon-sur-Saône et Digoin. Avant Digoin, il reçoit en rive droite la Rigole de l’Arroux qui alimente les premiers biefs du canal latéral à la Loire. Pour atteindre le bief de partage à Montchanin, où le canal est alimenté par plusieurs réservoirs, il emprunte les vallées de la Thalie de Chalon-sur-Saône à Chagny, et de la Dheune de Chagny à Saint-Julien-sur-Dheune. À Ecuisses, un escalier de 4 écluses (7 à l’origine jusqu’en 1882), rachète les dernières hauteurs. La descente vers Digoin se fait par la vallée de la Bourbince.
La Dheune, affluent de la Saône, et la Bourbince, affluent de la Loire, ont depuis longtemps (XVe-XVIe siècles) retenu l’attention des ingénieurs par l’orientation de leurs cours, qui permettaient d’envisager une liaison entre le sillon rhodanien et la Méditerranée d’une part, et l’Atlantique ou la Manche, la Loire étant elle-même reliée à la Seine depuis 1642 par le canal de Briare.
Le canal du Centre est réalisé de 1784 à 1793 sous l’autorité des États de Bourgogne. Des aménagements ultérieurs interviendront, comme la réalisation de la rigole de Torcy pour renforcer l’alimentation en eau, ou la mise au gabarit Becquey dans les années 1830 puis gabarit Freycinet de 1880 à 1885. Dans les années 1950 un nouvel embranchement du canal est réalisé au nord de Chalon, ouvert à la navigation en 1959. Le comblement de la portion du canal passant dans Chalon sera terminé en 1960.
L’activité commerciale du canal du Centre a été importante avec un trafic de 1 360 000 t en 1924, constitué essentiellement par le charbon de Montceau-les-Mines et les matériaux de construction, comme l’argile pour les tuileries de Chagny. Mais la lenteur des transports fluviaux sur le canal comparés au chemin de fer (ligne ouverte en 1860), les interruptions estivales liées au manque d’eau, la rupture de charge obligée pour prendre les grands bateaux de la Loire et de la Saône et les droits de navigation jugés prohibitifs, ont pénalisé l’activité du canal, qui n’a pas survécu à la fermeture des mines de Montceau amorcée dans les années 1960 et achevée en 2000.
Des aménagements ont été alors entrepris pour favoriser la navigation de plaisance et les activités touristiques, avec la transformation des chemins de halage en pistes cyclables, qui constituent un tronçon de l’EuroVelo 6 « Nantes/Budapest ».
Le canal a vu transiter, en 2009, 83 bateaux de marchandises pour un total de 565143 tonnes-kilomètre transportées, à 50% constituées de produits agricoles. Au regard du gabarit de ce canal, la navigation est principalement touristique. Compétence de l’Etat via VNF, la gestion du canal a cependant été confiée, à titre expérimental, à la Région Bourgogne depuis le 1er janvier 2010.

  Le canal de Roanne à Digoin, une voie parallèle à la Loire

Le canal latéral de Roanne à Digoin est un canal longeant la Loire, au gabarit Freycinet. Long de 55,6 km, il comporte dix écluses et relie Roanne (Loire) à Digoin (Saône-et-Loire).

Le pont canal de Digoin au dessus de la Loire, permet la jonction entre le canal du Centre et le canal latéral à la Loire en grand format (nouvelle fenêtre)
Le pont canal de Digoin au dessus de la Loire, permet la jonction entre le canal du Centre et le canal latéral à la Loire

À Chavane, sur la commune de Chassenard (Allier) à un kilomètre de Digoin, il rejoint le Canal latéral à la Loire qui forme son prolongement vers Briare. De l’autre côté, le même canal latéral à la Loire va, après avoir franchi la Loire au moyen du pont-canal de Digoin, se raccorder un kilomètre plus loin au canal du Centre qui le relie à la Saône et donc au bassin du Rhône.
Le canal de Roanne à Digoin est un des très nombreux canaux inscrits dans le « plan Becquey » défini par les lois du 5 août 1821 et 14 août 1822 par le ministre et directeur des Ponts et Chaussées Louis Becquey. Le but du canal est de suppléer à l’insuffisance de la Loire face à la demande croissante de l’industrie en plein essor (c’est la Révolution industrielle). Sa deuxième fonction est de contribuer à l’alimentation en eau du canal latéral à la Loire.
Le canal est ouvert en 1838, en même temps que le canal latéral à la Loire. Il comporte alors treize écluses de 31 m sur 5,2 m. Son mouillage est de 1,6 m pour accueillir des bateaux enfonçant 1,2 m, sa hauteur libre sous ouvrages est de 3 m. Les bateaux peuvent porter jusqu’à 150 tonnes. C’est le « gabarit Becquey ».
En 1863, le canal est racheté par l’État qui entreprend de grands travaux de transformation pour le rendre plus compétitif par rapport à la voie ferrée.
Entre 1890 et 1905, le canal est mis au gabarit Freycinet. Les écluses sont ramenées au nombre de dix, aux dimensions de 39 m sur 5,2 m. Le mouillage est porté à 2,2 m, la hauteur libre à 3,5 m. Les bateaux peuvent porter 250 tonnes, et parfois même 280.
Le fret était une fonction essentielle du canal dans l’entre-deux-guerres. L’apogée du transport sur ce canal se situe en 1917. Elle correspond avec la mise en chantier de l’arsenal de Roanne, qui disposera de son propre port sur le canal, avec pont mobile. Néanmoins, la chute de son fret ne sera dramatique qu’à partir des années 1960 et surtout 1970. On parle même de le couvrir en partie pour en faire une voie rapide.
En juin 1992, la CCI de Roanne décide l’arrêt de l’exploitation commerciale du port de Roanne. La navigation de plaisance a déjà pris le relais. Dès lors, le port de Roanne commence à être réaménagé pour cet usage.
Le canal est géré et entretenu par la DDE de la Nièvre, subdivision de Decize. Il appartient encore aux Voies navigables de France, c’est-à-dire à l’État. Mais sa vente aux collectivités locales est envisagée dans le cadre de la mise en place d’un « réseau régional » dévolu au tourisme.

  La rigole de l’Arroux, un étroit chemin d’eau

La Rigole de l'Arroux  en grand format (nouvelle fenêtre)
La Rigole de l’Arroux
Véritable trait d’eau linéaire sur plusieurs kilomètres, elle est par endroit doublée d’un chemin et de la route départementale. Plus petite qu’un canal de transit, elle séduit par sa taille modeste. Digoin


 

La rigole de l’Arroux est un petit canal qui relie Gueugnon à Neuzy, près de Digoin. Il rejoint le canal du Centre peu avant Digoin, dans le bief que ce dernier partage avec le canal latéral à la Loire. Créée comme simple rigole alimentaire pour le Canal latéral à la Loire, la rigole d’Arroux, a été conçue navigable à petit gabarit « berrichon ». Ouverte en 1869, sa longueur est de 14 km et sa pente est rachetée par deux écluses (Rigny et Neuzy) de 30 m de long sur 2,70 m de large. La largeur au miroir de la rigole est de 7 m, et au plafond de 3 m, ce qui en fait le plus étroit canal de France.
Outre ses deux écluses, elle possède un ouvrage remarquable : un pont-canal métallique (Schneider) au-dessus de la Bourbince, peu avant son débouché dans le canal du Centre, où se trouve un pont-levis. La rigole a été radiée pour la navigation, mais elle conserve son rôle alimentaire pour le canal Latéral à la Loire.

Source Wikipedia