Les enjeux paysagers liés à l’agriculture

publié le 20 décembre 2018 (modifié le 14 juin 2019)

Dans ce département rural, se succèdent d’ouest en est des paysages très diversifiés. Dans l’ouest du département, les prés sont enclos d’un maillage de haies basses ponctuées d’arbres isolés. Au centre, le vignoble des côtes offre un paysage jardiné, aux petites parcelles soignées. A l’est la Bresse alterne culture et élevage et un bocage de haies hautes. Dans les plaines de la Saône et de la Bresse Chalonnaise, le paysage s’ouvre largement sur de vastes parcelles cultivées, limitées par des lisières boisées.
Les clairières morvandelles tendent à se réduire avec le recul agricole. Dans les plaines cultivées ou dans les collines bocagères, le regroupement des exploitations et l’agrandissement des parcelles ont provoqué une simplification des paysages. La place de l’arbre s’est par endroits considérablement réduite. De nouveaux bâtiments sont apparus, transformant les abords des fermes.

  Pérenniser le bocage

Dyo en grand format (nouvelle fenêtre)
Dyo


 
 

Préserver et renouveler le maillage bocager

Préserver et renouveler le maillage bocager en grand format (nouvelle fenêtre)
Préserver et renouveler le maillage bocager

 

Les haies bocagères constituent un trait emblématique des paysages de la Saône-et-Loire. La continuité du maillage sur de vastes secteurs donne une unité et un cadre de qualité. Sa gestion soignée produit un effet graphique remarquable, jardiné et entretenu. La dislocation des linéaires de haies transforme fortement la perception du paysage : le paysage s’ouvre et change d’échelle. La fusion des parcelles, l’extension des cultures ou la gestion moins suivie des haies, ont une forte incidence sur le paysage avec la disparition insidieuse des haies. Un équilibre doit perdurer afin que l’évolution des pratiques agricoles n’entraîne pas la destruction du paysage bocager. Outre sa fonction paysagère la haie joue un rôle agronomique et environnemental non négligeable qui fait partie du système agricole. Les avantages du bocage sont nombreux : limitation de l’évapotranspiration des cultures, rôle antiérosif, rôle brise-vent, clôture, ressource énergétique ou de bois d’oeuvre (plaquette, bois de coupe), refuge d’auxiliaires des cultures, abri coupant le vent et la pluie pour les animaux, continuité des corridors écologiques (politique Trame verte et bleue)…
Le maintien du maillage bocager doit être recherché pour les différents rôles qu’il tient à l’échelle de petites régions : comme élément identitaire du paysage, comme élément intégrateur des équipements et des constructions, comme cadre de vie de qualité, comme ressources énergétique ….

Pistes d’actions envisageables :
- Conserver ou recréer un maillage végétal minimal.
- Soigner les abords des villages et leur petit parcellaire.
- Lancer des campagnes d’information et de sensibilisation.
- Faire des actions pédagogiques de plantation par les habitants.
- Inclure des arbres de haut jet dans les haies et isolés dans les prairies.
- Tenir compte du relief dans les transformations des parcelles.
- Créer une filière bois/énergie, apporter un appui technique à la valorisation des résidus de taille.
- Instaurer une bourse d’arbres dans le cadre des aménagements fonciers.
- Créer des pépinières de jeunes plants accessibles pour les agriculteurs.
- Conserver des haies qui ont un rôle environnemental plus fort.
- Recréer des liaisons vertes disparues.
- Porter l’effort sur les versants en vis à vis ou les secteurs en belvédère.
- Elargir les réflexions d’aménagement sur la totalité d’un bassin versant.


 
 

Promouvoir les chemins donnant accès au bocage

Promouvoir les chemins donnant accès au bocage en grand format (nouvelle fenêtre)
Promouvoir les chemins donnant accès au bocage


Pour prendre la mesure et côtoyer le bocage les chemins sont essentiels. Les routes fournissent une première perception mais rien de remplace les chemins qui permettent de profiter de ce paysage depuis l’intérieur plus intimement. Ces derniers permettent l’accès à des lieux peu perceptibles de loin en raison du cloisonnement du bocage. La disparition des chemins aboutit à une « privatisation de l’espace » synonyme de fermeture. Les haies jouent un rôle d’accompagnement, apportant un jeu d’ouvertures et de fermetures du paysage le long des chemins. La gestion des haies, tant de leur hauteur que de leur épaisseur ainsi que l’ouverture de portes ou de fenêtres de vues, sont important pour laisser passer le regard. Cela est particulièrement vrai quand des covisibilités ou des situations en belvédères sont présentes. Outils de desserte des parcelles, les chemins sont fortement attractifs pour une valorisation touristique ou de proximité pour les habitants.

Pistes d’actions envisageables :
- Maintenir un réseau de chemins agricoles sans cul-de-sac, surtout en périphérie des villages.
- Retrouver les emprises des chemins communaux oubliés ou exploités.
- Réaliser des échanges fonciers pour favoriser la continuité des chemins agricoles.
- Entretenir les haies le long des chemins pour découvrir le paysage.
- Maintenir la qualité des chemins agricoles communaux et de leurs abords.
- Planter le long des chemins trop dégagés.
- Créer des ateliers citoyens pour entretenir.
- Organiser des manifestations de randonnée.


 
 

  Maintenir une diversité dans les paysages de grandes cultures

Fontaines en grand format (nouvelle fenêtre)
Fontaines


 


 
 

Conserver une diversité de taille de parcelles

Conserver une diversité de taille de parcelles en grand format (nouvelle fenêtre)
Conserver une diversité de taille de parcelles


Au sein des paysages de grandes cultures, le paysage tend à s’ouvrir et à s’uniformiser en devenant ainsi plus monotone. Plusieurs processus se conjuguent avec, en premier, le regroupement de parcelles qui influence ensuite la mise en culture des prairies, l’élimination des haies et de la végétation des fossés ou des ruisseaux. Le paysage tend ainsi à se simplifier en changeant d’échelle, les repères visuels s’espacent voire disparaissent. Cette évolution des pratiques agricoles ne doit pas oublier les questions paysagères et environnementales. L’alternance des différentes cultures et d’un certain cadre arboré permet de maintenir une diversité appréciable. La répartition des parcelles de production et la conservation d’une taille « critique » modérée des parcelles de culture, constituent également des points de vigilance.

Pistes d’actions envisageables :
- Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire.
- Limiter la taille des parcelles, notamment sur les pentes, éviter les regroupements trop importants.
- Replanter les limites de parcelles.
- Alterner les cultures sur les grandes parcelles.
- Privilégier une diversité des cultures. Conserver le petit parcellaire en diversifiant les productions dans l’assolement.
- Maintenir ou créer un réseau de chemins agricoles accessibles sans culs de sac, surtout en périphérie des villages.
- Maintenir une présence arborée (arbre isolé, ligne d’arbres, haie…) pour accompagner le parcellaire.
- Mettre en valeur les abords des villages et leur petit parcellaire (vergers, tour de village, potagers, prairies).


 
 

Encourager la présence de l’arbre

Encourager la présence de l'arbre en grand format (nouvelle fenêtre)
Encourager la présence de l’arbre


L’évolution des pratiques agricoles et l’augmentation de la taille des parcelles depuis l’après-guerre ont entraîné une diminution de la présence de l’arbre. Cette tendance se poursuit aujourd’hui. Bon nombre d’éléments arborés (arbres isolés, rideau d’arbres, haies bocagères basses ou hautes, bosquets…) disparaissent petit à petit. Les vastes horizons, offrant des vues lointaines peuvent certes avoir un pouvoir attractif. Mais cela ne fonctionne que lorsqu’il y a en contrepoint une certaine diversité arborée. L’uniformité est source de monotonie. La présence arborée focalise le regard, anime l’étendue, ponctue les déplacements. Elle module l’échelle du paysage et lui donne des repères dans ces vastes étendues. Le maintien de ces structures végétales contribue également à la lutte contre l’érosion des sols et à la continuité des corridors écologiques (politique Trame verte et bleue). Cette armature arborée du paysage de grandes cultures mérite donc une attention particulière afin de la maintenir et de la renouveler.

Pistes d’actions envisageables :
- Préserver les repères arborés existants qui animent le paysage : les arbres signalant l’entrée d’une ferme ou accompagnant les bâtiments, un bosquet, un arbre isolé dans un champ, une haie accompagnant un chemin…
- Replanter quelques arbres isolés en limite de parcelle et de chemins. Renouveler les arbres vieillissants.
- Cibler les actions de replantations sur les secteurs qui se sont le plus ouverts. Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire.
- Créer ou recréer un maillage végétal minimal (en liaison avec la Trame verte et bleue).
- Gérer les ripisylves et maintenir une végétation le long des rigoles et des fossés.
- Développer des projets d’agroforesterie mêlant arbres (fruitiers ou forestiers), culture ou élevage.
- Créer une filière bois/énergie, apporter un appui technique à la valorisation des résidus de taille
- Mener une campagne de gestion et de renouvellement des arbres d’alignements routiers.
- Evaluer l’impact visuel des peupleraies.


 
 

Maintenir ou créer des réseaux de chemins

Maintenir ou créer des réseaux de chemins en grand format (nouvelle fenêtre)
Maintenir ou créer des réseaux de chemins


Les chemins agricoles existent pour desservir les parcelles mais sont parfois en accès limité, privés ou en cul de sac. Les étendues de grandes cultures sont trop souvent considérées comme peu attractives. De ce fait leur accessibilité et de leur fréquentation ne sont pas assez prise en compte. Pourtant à l’échelle du piéton et de l’exploitant agricole, les chemins permettent une découverte plus intime du territoire. Certaines rivières sont bordées de parcelles de grandes cultures qu’il faut traverser pour y accéder. L’existence des chemins, leur coté agréable et praticable, leur accessibilité et leurs abords sont donc des éléments à valoriser. Ils sont également un support intéressant tant pour le paysage que pour l’environnement, par la diversité de la végétation qui pourrait les accompagner (haies, arbres) ainsi que les fossés qui les bordent parfois.

 

Pistes d’actions envisageables :
- Préserver un réseau de chemins agricoles autour des villages, éviter les dessertes en cul de sac.
- Effectuer des acquisitions foncières de chemins pour les rendre publics.
- Reconquérir les chemins oubliés ou annexés.
- Maintenir des continuités, des boucles ou des connexions avec des itinéraires complémentaires existants.
- Maintenir la qualité des chemins agricoles communaux et de leurs abords.
- Valoriser des chemins ruraux reliant village, champs et forêt.
- Aménager des circuits de découverte.
- Signaler les entrées de chemins depuis les routes, par un arbre par exemple.
- Donner accès aux cours d’eau.


 

  Préserver une diversité paysagère dans le vignoble

Fuissé en grand format (nouvelle fenêtre)
Fuissé


 


 

Conserver le charme des petites parcelles

Conserver le charme des petites parcelles en grand format (nouvelle fenêtre)
Conserver le charme des petites parcelles


La composition des coteaux viticoles revêt un rôle important dans la perception des paysages. Que cela soit depuis la vallée de la Saône ou plus à l’intérieur du vignoble, leur pente les met en scène et les rend visibles sur un large périmètre. La taille des parcelles a donc un effet visuel important et parle des modes d’exploitations du terroir (image de marque). La diversité des formes et les variations du graphisme, qui en découlent, confèrent aux lieux tout leur charme. Il est important également que la taille des parcelles soit en harmonie avec les reliefs en s’y adaptant et en composant avec eux. Il en est de même aux abords des villages où le parcellaire participe à la composition du site. A l’opposé les grandes parcelles qui couvrent parfois tout un versant tendent à uniformiser le paysage et à diminuer sa diversité. Dans un autre registre la maîtrise des friches sur les petites parcelles permet aussi de conserver un paysage attractif face à la fermeture.

 

Pistes d’actions envisageables :
- Préserver le petit parcellaire. Eviter les regroupements trop importants de parcelles.
- Conserver une diversité de taille de parcelles.
- Tenir compte du relief pour adapter la taille des parcelles viticoles.
- Maintenir des petites parcelles pour limiter l’érosion des sols sur les pentes les plus raides.
- Eviter d’uniformiser un versant entier avec une ou des très grandes parcelles.
- Permettre à des parcelles mesurées de prairies ou de vergers de s’intercaler avec la vigne
- Maîtriser les friches.


 

Maintenir les éléments de diversité du vignoble

Maintenir les éléments de diversité du vignoble en grand format (nouvelle fenêtre)
Maintenir les éléments de diversité du vignoble


Le vignoble est multiple et ne comporte pas que de la vigne. Tous les autres éléments qui participent à sa composition et à son charme ont également une grande importance. Il y a tout d’abord la présence de l’arbre sous diverses formes (isolé et majestueux, point de repère avec les bosquets, contrasté avec les lisières forestières…) qui participe à la composition et la diversification de ce paysage en le rendant plus attractif. Il en est de même pour les murs des clos ou de soutènement et leurs annexes (portail, rampe, escalier) qui révèlent un savoir-faire ancestral et la géologie du sous-sol. Les petites cabanes (cadoles) jalonnent les versants et donnent une échelle très humaine à ces paysages. Les pelouses sèches sur les hauts sont peu accessibles mais participent tout de même, avec les boisements, à former un écrin étonnant par contraste avec la vigne. Globalement la diversité du vignoble a diminué au fil du temps et mérite une attention particulière pour l’encourager.

 

Pistes d’actions envisageables :
- Maintenir une présence arborée : fruitiers, arbres isolés.
- Renouveler les arbres isolés vieillissants.
- Encourager la plantation d’arbres ou de fruitiers entre les parcelles de vignes.
- Préserver le petit parcellaire. Eviter les regroupements trop importants de parcelles.
- Valoriser la diversité environnementale des landes. Gérer les prairies sèches.
- Favoriser l’insertion paysagère des ouvrages hydrauliques. Privilégier les techniques qui favorisent l’infiltration des eaux de ruissellement (enherbement, murs de soutènement, sens de plantation…).
- Préserver et restaurer les murs de soutènements en pierre. Conserver la continuité des linéaires de murs.
- Entretenir les murs des clos. Soigner les portails et les entrées.
- Restaurer les cabanes dans les vignes.
- Entretenir le petit patrimoine de pierre : escalier, calvaire, cabane. Utiliser la pierre locale pour conserver l’unité des murs.


 

Préserver et valoriser les vues

Préserver et valoriser les vues en grand format (nouvelle fenêtre)
Préserver et valoriser les vues


En raison de ses reliefs variés, le vignoble bénéficie d’une grande variété de vues et de nombreuses covisiblités. De nombreux panoramas étendus s’offrent au fil des côtes. Cette particularité constitue un des atouts majeurs du vignoble et mérite que tout soit mis en œuvre pour la préserver et la valoriser. Tout ce qui prend place ici a un fort impact visuel. C’est pourquoi il est impératif de maîtriser l’urbanisation pour éviter le mitage te maintenir la qualité des silhouettes villageoises groupées. S’élever constitue toujours un but de promenade recherché, en permettant une découverte des vastes horizons dégagés. Les chemins d’accès à ces versants méritent donc d’être maintenus et mis en valeur. Sont plus particulièrement concernés les chemins situés à proximité des bourgs et des villages, ou menant aux points hauts. Les routes en balcon ou dans l’enfilade d’une vallée sèche sont autant d’itinéraires à valoriser.

Quelques pistes d’actions envisageables :
- Porter l’effort de mise en valeur du vignoble en priorité le long des axes routiers et des points en belvédère.
- Mettre en valeur les itinéraires routiers offrant des vues remarquables. Constituer des itinéraires pour découvrir le vignoble et mettre en avant ses points forts.
- Conserver des vues depuis les chemins et les routes en gérant la végétation.
- Favoriser l’accès en respectant l’identité des sites remarquables. Aménager simplement les aires d’accueil ou de stationnement.
- Identifier et aménager des belvédères pour profiter du paysage : bande d’arrêt le long des routes, plateforme sobre, vergers, table d’orientation, mobilier discret …
- Conserver et valoriser les chemins agricoles communaux, véritables faire-valoir des vues.
- Mettre en place un balisage et une information claire.
- Accompagner le cheminement par des plantations, de fruitiers par exemple.
- Maîtriser les silhouettes des villages visibles de loin.
- Conserver l’équilibre et l’harmonie entre les différents éléments du paysage (vigne, urbanisation, boisement).


 

  Maintenir les clairières agricoles montagnardes

Uchon en grand format (nouvelle fenêtre)
Uchon


 


 

Préserver l’ouverture des clairières

Préserver l'ouverture des clairières en grand format (nouvelle fenêtre)
Préserver l’ouverture des clairières


Au cours du dernier siècle le Morvan et la Montagne Autunoise se sont considérablement refermées avec l’implantation massive de forêts en grande partie de résineux. Dans ces paysages majoritairement forestiers, la perception est fortement conditionnée par le jeu des ouvertures des prairies. L’élevage se maintient et ouvre le paysage dans des clairières sur les versants et au fond des vallées-couloir. Ces respirations lumineuses, par contraste avec la forêt, animent le paysage. Elles sont souvent habitées et conditionnent la qualité du cadre de vie de ses habitants. Ces prairies permettent également de découvrir de nombreux belvédères et points de vue depuis les routes en balcon des versants. Il est donc très important de veiller à leur gestion par le maintien d’une agriculture active et d’y maîtriser le développement bâti des villages et des hameaux.

Pistes d’actions envisageables :
- Pérenniser l’ouverture des prairies de montagne par l’agriculture. Préserver des groupes de pâtures de taille suffisante pour conserver un attrait pour les agriculteurs.
- Remettre en prairie des parcelles de conifères qui ont grignoté l’espace ouvert.
- Maîtriser le foncier aux endroits les plus sensibles (fort impact visuel, lieux stratégiques, abords de villages). Mettre en place éventuellement une gestion alternative en l’absence de reprise agricole.
- Ouvrir des vues depuis les routes suivant les fonds de vallée.
- Restaurer la continuité des ouvertures dans les fonds de vallée. Remettre en contact les petites ouvertures proches.
- Surveiller la progression des friches et des micro-boisements, vecteurs de fermeture du paysage.
- Limiter la descente des boisements vers le fond de vallée. Eviter toute plantation forestière sur les prés en hauteur ainsi que dans les fonds.
- Eviter le mitage par l’urbanisation au sein des clairières. Préserver les silhouettes groupées des villages et hameaux lors de la construction de nouvelles maisons.
- Renouveler des arbres isolés qui animent les prairies. Préserver les haies autour des prés.


 

  Accompagner l’évolution du bâti agricole

Montcenis en grand format (nouvelle fenêtre)
Montcenis


 


 

Tenir compte de la valeur patrimoniale des bâtiments existants

Tenir compte de la valeur patrimoniale des bâtiments existants en grand format (nouvelle fenêtre)
Tenir compte de la valeur patrimoniale des bâtiments existants


Les fermes ou les maisons de maîtres disséminées au sein des prairies bocagères sont souvent composées de plusieurs bâtiments imposants (habitation, étable, grange, remise…). Ils constituaient à l’origine des ensembles présentant une certaine unité. Les usages et les modes de productions ont évolués, imposant souvent la transformation de l’existant ou bien l’ajout d’autres volumes bâtis. Certains bâtiments ont été transformés en gîtes ruraux, dans d’autres cas la ferme a été revendue pour servir d’habitation et n’a plus de vocation agricole. De nombreux ensembles bâtis d’origine présentent une qualité architecturale et une adéquation remarquable avec leur site d’implantation. Toutes les transformations ou les changements d’affectation ont un impact sur les constructions. Une grande attention est donc nécessaire afin de conserver leurs atouts patrimoniaux et une harmonie d’ensemble, ceci afin qu’évolution ne signifie pas banalisation.

Pistes d’actions envisageables :
- Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation.
- Créer des réseaux pour mutualiser les moyens (aide technique et financière, liens avec les associations, référence d’artisans spécialisés).
- Inventorier et réhabiliter le patrimoine isolé : moulin, pigeonnier, séchoir…
- Eviter l’accolement de lotissements ou de pavillons aux fermes ou maisons de maîtres existantes.
- Veiller à la cohérence des lots en cas de division de propriétés pour favoriser l’intégrité du bâti et son avenir.
- Favoriser leur visibilité en évitant l’enfrichement de leurs abords ou des plantations trop denses.
- Soigner la qualité des bâtiments agricoles récents.
- Eviter les associations de bâtiments hétéroclites.
- Maintenir un espace entre le bâti ancien et les nouveaux hangars.
- Prendre garde à la concurrence visuelle des hangars avec le bâti ancien.


 

Réfléchir l’architecture et l’implantation des nouveaux bâtiments

Réfléchir l'architecture et l'implantation des nouveaux bâtiments en grand format (nouvelle fenêtre)
Réfléchir l’architecture et l’implantation des nouveaux bâtiments


L’évolution des modes d’exploitations, les contraintes économiques et les mises aux normes ont entraîné l’implantation de nouveaux bâtiments agricoles. Ceux-ci peuvent être isolés, joints à des bâtiments existants, ou positionnés en périphérie d’un village. Même lorsque le bocage est présent, le relief collinaire et les versants rendent toute nouvelle implantation bien visible, d’autant que ces bâtiments ont des volumes imposants. L’impact paysager de ces constructions demande à être anticipé lors de l’étude du projet. Des modes d’implantations (terrassement, implantations en crête ou le long des routes…) sont peu adaptés à certains sites. Il est important d’observer une certaine discrétion dans le paysage avec une architecture simple mais de qualité en fractionnant lorsque c’est possible les volumes, en privilégiant les teintes sombres et les matériaux non réfléchissants. Cette démarche, lorsqu’elle est prise en compte dès la conception, suscite des alternatives, mais pas forcément des surcoûts.

Pistes d’actions envisageables :
- Disposer le nouveau hangar en retrait de la route menant à la ferme.
- Éviter les emplacements dominants.
- Rechercher les positions hors des principales perspectives sur le village.
- Orienter les bâtiments en prenant en compte les vues depuis les routes.
- Choisir les solutions proposant des terrassements acceptables compte tenus du site d’implantation.
- Composer les volumes en tenant compte de la silhouette de la ferme ou du hameau pour conserver une certaine harmonie.
- Choisir une architecture sobre et discrète.
- Fractionner les volumes. Penser aux rapports de volumes avec les bâtiments existants.
- Privilégier les matériaux non réfléchissants et les teintes sombres, ou bien encore le bardage bois naturel.
- Tenir compte de l’impact visuel des toitures (reflet, photovoltaïque).
- Pour les bâtiments photovoltaïques proscrire les toitures monopente et les bâtiments de trop grande hauteur. Proscrire la construction de bâtiments sans usage agricole dont la seule justification serait de soutenir une toiture photovoltaïque.


 
 

Mettre en valeur les abords des exploitations

Mettre en valeur les abords des exploitations en grand format (nouvelle fenêtre)
Mettre en valeur les abords des exploitations


La maîtrise de l’aménagement des abords de l’exploitation conditionne également la qualité de son insertion dans le site. Cela concerne l’aménagement des accès aux bâtiments et de la cour, tout autant que l’implantation des aires de stockage et les dépôts de matériels. Certaines fermes comportant plusieurs volumes bâtis, cela permet d’adapter les aménagements et de distinguer la partie habitation de la partie professionnelle.
Le soin apporté à l’aménagement des abords est tout particulièrement important pour les exploitations ayant une activité de vente directe ou d’accueil du public, dont l’image de marque reflète la qualité de la production. Concernant l’insertion des bâtiments dans le site, l’objectif n’est pas de les masquer par des écrans, mais de créer une transition avec les champs ou les constructions des alentours. Cet enjeu est également lié à celui de l’aménagement des périphéries des villages (plantations, chemin, transition avec les champs) ou du maintien du petit parcellaire ainsi que des vergers qui accompagnent positivement les bâtiments agricoles.

Pistes d’actions envisageables :
- Soigner l’insertion des plateformes des bâtiments en limitant la pente des talus de raccordement au terrain naturel.
- Soigner l’entrée de la ferme. Maintenir ou renouveler les arbres qui signalent l’entrée.
- Replanter des arbres isolés ou alignés le long du chemin d’entrée de la ferme.
- Planter aux abords des bâtiments pour faire une transition avec le paysage. Utiliser le vocabulaire végétal local : haie, fruitiers, arbres isolés. Eviter les écrans de résineux.
- Maintenir une grande simplicité du terrain autour du bâtiment, sans installation disparate. Faire disparaître toute trace des terrassements effectués lors de la construction.
- Disposer les aires de stockage en retrait dans des lieux discrets.


 
 

  Bibliographie Agriculture et paysage

Sites internet

- Architecture et agriculture dans les paysages
- Agroforesterie

Plaquettes

- Insertion paysagère des bâtiments agricoles en Saône-et-Loire. CAUE 71, 2007
- Promouvoir l’arbre et la haie en Bourgogne. CRPF et la Fédération Régionale des Chasseurs de Bourgogne, 2007
- Paysage et agriculture. IFV, 2009
- Gestion des paysages viticoles. IFV, 2015
- Paysage et aménagement foncier agricole et forestier. Ministère de l’Agriculture, 2010
- Appellation d’Origine Contrôlées & Paysages. INAO, 2006

Ouvrage

- Paysage et agriculture pour le meilleur, Régis Ambroise et Monique Toublanc, 2015, Educagri