Les enjeux paysagers liés à l’urbanisme

publié le 10 janvier 2019 (modifié le 14 juin 2019)

Les villages et les villes de Saône-et-Loire se sont constitués au cours des siècles, laissant un héritage patrimonial de bourgs, villages et hameaux établis sur des sites privilégiés : versant ensoleillé, proximité de l’eau, site défensif et ressources agricoles et minières.
Récemment les extensions urbaines se sont surtout faites avec des maisons et des lotissements en périphérie des centres anciens ou étirés le long des routes. La silhouette des villages a souvent été brouillée. L’entrée de ville se fait à travers un tissu commercial, artisanal, voire industriel, qui donne la première image de la ville, parfois peu harmonieuse.
Les bourgs peuvent s’agrandir en se donnant quelques règles pour composer le nouveau paysage urbain : structurer les extensions autour de nouvelles rues bien reliées au centre, rénover les maisons du centre bourg, redessiner les espaces publics. L’enjeu est d’accueillir de nouveaux habitants, de nouvelles activités en les intégrant au bourg existant ainsi qu’au paysage environnant.

  Contenir et accompagner l’urbanisation

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Toulon-sur-Arroux
 


Affirmer les limites de la ville

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Affirmer les limites de la ville

Les grandes villes de Saône-et-Loire (Mâcon, Chalon-sur-Saône, Le Creusot) mais aussi celles de tailles plus réduites (Paray-le-Monial, Charolles, Digoin…) ont vu leur périphérie changer considérablement par extensions successives, par dilution du bâti ou de façon linéaire. Les modes de développement urbain ont depuis longtemps impliqué un étalement urbain. C’est encore pour partie le cas même si les préoccupations d’économie de l’espace se manifestent actuellement. L’étalement urbain sans logique réfléchie, provoque une croissance désordonnée et une banalisation des paysages. Il en résulte un paysage décousu « d’entre deux », ni rural, ni urbain. La perception des villes et des bourgs dans leur site disparaît peu à peu. Contenir la ville ou le bourg dans des limites nettes permet d’éviter l’impression de conurbation généralisée ou d’éparpillements multiples. La détermination des limites urbaines devrait s’appuyer sur les potentialités du site, sur l’histoire de la ville et sur les dynamiques de développement prévisibles. La maîtrise du développement souhaitable de la ville sur son territoire impose une anticipation sur son avenir et l’élaboration d’un projet urbain et paysager dans lequel elle va s’inscrire. Cet enjeu doit être envisagé à une échelle intercommunale également pour instaurer un équilibre dans les développements. Ces réflexions doivent s’inscrire dans les documents d’urbanisme tels que les Scot et les PLUi.

Pistes d’actions envisageables :
- Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme.
- Définir un projet urbain à long terme. Anticiper les futurs secteurs d’expansion urbaine.
- Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs.
- Favoriser la création de quartiers et non de lotissements, en liaison avec les centres existants.
- Lutter contre le mitage et l’urbanisation linéaire le long des routes.
- Eviter les écarts d’urbanisation et les lotissements isolés.
- Mettre en place des limites pérennes à l’urbanisation.
- Maintenir des coupures non bâties entre les villages et les bourgs.
- Affirmer les entrées.


Composer la périphérie et la transition ville-campagne

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Composer la périphérie et la transition ville-campagne

L’image de marque des villes, outre un centre attractif et animé, repose sur la qualité urbaine de leur périphérie et de leurs entrées. Il est important de veiller à l’aménagement des pénétrantes et des voies de transit, d’affirmer les entrées de villes, d’atténuer les effets de coupures dus aux voies, de gérer les limites de la ville et de valoriser les espaces agricoles périurbains. La composition urbaine et paysagère des quartiers périphériques doit permettre de créer une transition harmonieuse entre la ville et son environnement rural. Le traitement des arrières de parcelles et des jardins en périphérie de ville est très sensible : haies, clôtures, fruitiers, chemins… La présence d’espaces de transition entre les champs et les espaces urbanisés permet de créer un contact harmonieux plutôt qu’une confrontation de deux mondes qui s’ignorent. Cette transition est visuelle mais aussi physique en favorisant des usages de détente et des circulations douces.

Pistes d’actions envisageables :

- Composer la perception externe de la ville. Prendre en compte la perception de la silhouette et les points de vue sur le bourg.
- Aménager systématiquement les entrées de ville pour marquer la transition de la route à la rue. Créer de véritables boulevards urbains si nécessaire.
- Qualifier et aménager les abords des zones de développement (zone commerciale, équipement, lotissement).
- Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine.
- Raisonner à l’échelle de l’agglomération et non au cas par cas lors de projets d’urbanisation d’espaces agricoles.
- Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
- Acquérir des réserves foncières pour les futures extensions urbaines. Anticiper leur aménagement (pré-verdissement).
- Aménager des espaces de transitions avec l’espace rural : jardins, vergers, chemins, tour de village, voie verte…
- Créer des parcs agricoles mêlant jardins familiaux, AMAP, verger et maraîchage.
- Veiller à l’impact paysager des bâtiments d’activité ou agricole en périphérie.


Promouvoir une urbanisation plus dense

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Promouvoir une urbanisation plus dense

La qualité des extensions urbaines constitue un véritable enjeu. Les lotissements sur de grandes parcelles organisées autour de voies secondaires, parfois en impasse, ne structurent pas la ville et vident les centres des bourgs. Une certaine densité de l’urbanisation, évite une forte consommation de l’espace. Il est intéressant de construire la ville en la diversifiant, en lui donnant une cohésion par une composition naissant d’un véritable projet, gage de qualité. La densification est un enjeu de paysage et d’urbanisme, mais aussi de maîtrise des dépenses publiques (l’entretien des réseaux d’eau ou d’électricité, des routes ou la collecte des déchets ménagers …) et d’optimisation du foncier constructible. C’est aussi un formidable moyen de créer une cohésion sociale au sein de la population et de mutualiser les investissements sur des espaces publics et des équipements de qualité contribuant à la création de centralités secondaires, garant d’une vie de quartier.

Pistes d’actions envisageables :

- Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg.
- Eviter de ne penser qu’au pavillon individuel comme seul moyen de développement du bourg, promouvoir les maisons de villes et le petit collectif. Promouvoir la notion de quartier.
- Acquérir des réserves foncières pour amorcer la densification dans des lieux stratégiques : proximité d’un centre, d’un équipement public, de commerces, desserte par transport en commun…
- Anticiper la composition et la desserte des futurs quartiers. Créer des voies structurantes et proscrire les voies en cul de sac.
- Penser à densifier ou à recomposer les quartiers existants plutôt que de s’étendre.
- Adapter le règlement d’urbanisme pour permettre la densification des anciens lotissements. Favoriser la mitoyenneté et l’alignement sur rue des façades et des pignons qui font le charme des centre-bourgs.
- Requalifier le foncier délaissé ou en friche des anciennes industries.
- Utiliser les dents creuses pour construire, établir des liaisons ou des espaces publics.
- Prévoir dans toutes extensions urbaines des espaces publics structurants de qualité.


  Mettre en valeur les villages et leurs sites

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St-Vallier


Développer le bourg en harmonie avec son site

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Développer le bourg en harmonie avec son site

Les villages et bourgs de la Saône-et-Loire, en s’implantant, ont utilisé des composantes du paysage. Les formes urbaines se sont adaptées au site, en composant avec le relief (crête, versant, pied de coteau), la présence de l’eau (bord de rivière, confluence), la végétation (clairière) et les matériaux de construction (granite, calcaire, grès, bois). L’organisation est alors remarquable et compréhensible, dans certains cas avec un but utilitaire ou encore défensif. Bien souvent le village est entouré de petites parcelles de jardins, de vergers, ou de pâtures formant une transition avec les champs ou les prés. Le maintien de cette harmonie avec le site constitue un enjeu important. Quelques constructions mal positionnées suffisent à banaliser ou brouiller la qualité d’origine. Cela mérite une attention particulière lors du positionnement des extensions urbaines. La hiérarchie des masses bâties, le maintien de la silhouette groupée du village, les liaisons avec l’existant… sont autant de points de vigilance garants d’une qualité paysagère.

Pistes d’actions envisageables :

- Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Mettre en place des limites pérennes à l’urbanisation.
- Mettre en valeur les sites d’implantation des villages et des bourgs. Révéler les particularités du site (rupture de pente, crête, fond de vallée). Valoriser les éléments singuliers qui donnent au bourg son côté unique (belvédère, place centrale, bord de rivière…).
- Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief.
- Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension
- Renforcer le centre bourg plutôt que d’éparpiller des constructions dans les hameaux ou le long des routes.
- Composer les extensions avec le centre ancien.
- Empêcher le mitage des environs du village.
- Soigner les parcelles agricoles formant l’écrin du village ou du bourg.
- Porter une attention particulière aux routes d’accès et aux entrées.
- Dynamiser les centres des villages pour inciter à la restauration des habitations.
- Soigner les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village, abords du cimetière…


Tenir compte de l’ambiance villageoise

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Tenir compte et de l’ambiance villageoise

Les extensions des dernières décennies ont privilégié l’étalement et la dispersion et n’entretiennent que rarement une connivence avec la forme urbaine héritée du village ancien (implantation et orientation du bâti aléatoire, rupture des mitoyennetés, diversité des pentes et coloris de toitures…). Il n’y a jamais un terrain vierge sans histoire. Il faut savoir l’analyser pour éviter de faire un projet banal « hors-sol ». Les centres anciens présentent des ambiances remarquables ayant une valeur patrimoniale non négligeable. Il est intéressant de réfléchir à des développements bâtis qui tiennent compte de l’esprit des lieux. Le projet doit se nourrir des spécificités du site, de la forme bâtie du bourg, de l’ambiance des rues, de l’imbrication et des formes de parcelles. Il est important que les façades participent à cadrer la rue, qui bénéficiera d’un aménagement qualitatif de l’espace public. Les constructions d’aujourd’hui ont la possibilité de recréer cet esprit dans les nouveaux aménagements.

Pistes d’actions envisageables :

- Intégrer dans les documents d’urbanisme des règles simples d’implantations des nouvelles constructions en accord avec le tissu urbain existant.
- Retrouver des caractéristiques du centre bourg dans la composition des nouveaux quartiers.
- Favoriser l’alignement sur la rue et la mitoyenneté qui font le charme des villages. Organiser les futures constructions par rapport à la rue.
- Eviter les parcelles aux formes carrées qui ne permettent pas la mitoyenneté. Privilégier un découpage parcellaire en lanière qui permet d’implanter la maison sur la rue et de préserver l’intimité du jardin à l’arrière.
- Eviter des implantations bâties aléatoires avec des orientations hétéroclites.
- Eviter les rues en impasse, créer un maillage viaire.
- Permettre les innovations architecturales de qualité qui s’adaptent au mode d’implantation préexistant.
- S’inspirer des rues du centre bourg dans le calibrage des nouvelles voies.
- Conserver l’esprit et l’harmonie des lieux dans les aménagements des espaces publics.
- Valoriser les éléments singuliers qui donnent au bourg son côté unique.
- Respecter l’aspect patrimonial de certains villages.


  Recomposer l’urbanisation existante et dynamiser le centre ancien

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La Motte-St-Jean


Recomposer l’urbanisation récente ou diffuse

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Recomposer l’urbanisation des extensions récentes ou diffuses

A travers le département de la Saône-et-Loire, un étalement urbain s’est produit depuis plusieurs décennies avec des lotissements, une urbanisation linéaire ou des implantations isolées. Tout cela souvent déconnecté des centres anciens. Il en résulte des dysfonctionnements et des confrontations qui ne permettent pas de constituer un tissu urbain cohérent. Pour y remédier, l’enjeu est dans la mesure du possible de recomposer la ville afin de retrouver des repères, des liens et des usages. Cela nécessite d’avoir une vision à long terme qui permette de promouvoir et d’articuler toutes les actions à mener. Disposer de quelques réserves foncières est un préalable nécessaire pour concrétiser ces orientations et réinvestir des quartiers ou des lieux enclavés. La démolition/reconstruction peut aussi constituer un moyen pour recomposer des quartiers et adapter l’habitat et les espaces publics à un usage actuel. Dans les quartiers éloignés du centre, l’organisation de centralités secondaires peut permettre de recomposer la ville. Les espaces intercalaires peuvent être utilisés de différentes façons selon les projets : création de nouvelles voiries, densification de l’habitat, construction d’équipements publics, aménagement de circulations douces ou d’espaces publics…

Pistes d’actions envisageables :

- Affirmer le centre principal comme centralité commerciale et sociale (équipements, commerces, écoles,…).
- Renforcer la notion de quartier plutôt que de lotissement.
- Mettre en lien les lotissements entre eux et avec le centre ancien.
- Créer des voies nouvelles qui remaillent les nouvelles zones urbaines avec le centre. Hiérarchiser les voies et les espaces publics. Utiliser les équipements publics pour créer de nouveaux pôles.
- Identifier et renforcer les « centres périphériques » : densification du bâti, création des espaces publics, des services et des voiries.
- Favoriser la mixité des programmes et la diversité des typologies de logements dans les projets.
- Redonner une affectation aux secteurs en déshérence.
-Utiliser les espaces non bâtis pour créer des liaisons douces.
- Valoriser le foncier des « dents creuses » pour une nouvelle construction ou un espace public.
- Définir les projets quartier par quartier dans le cadre des orientations d’aménagement du PLU ou du PLUi. Utiliser les emplacements réservés du PLU et prévoir des réserves foncières.


Réinvestir le bâti des cœurs de bourg et dynamiser le centre ancien

Réinvestir le bâti des cœurs de village et dynamiser le centre ancien en grand format (nouvelle fenêtre)
Réinvestir le bâti des cœurs de village et dynamiser le centre ancien

Combien de villages et de bourgs aux belles façades dont les volets restent résolument fermés ? La courbe de la vacance des maisons de villages et de bourgs ne serait-elle pas inversement proportionnelle à la courbe de l’étalement urbain ? Il est certes aujourd’hui plus simple de construire une maison dans un terrain vierge à l’extérieur du village que de réinvestir la maison de sa grand-mère. Le coût du neuf est connu, le coût de la réhabilitation ne l’est pas et doit être étudié au cas par cas. La présence d’un bâti qui se détériore affecte la perception même du bourg, elle diffuse une image négative qui dépasse le bâti en question. Ces habitations que l’on pourrait penser peu adaptées à la demande actuelle, ou bien dans un état trop vétuste, méritent pourtant d’être valorisées pour leur donner un nouvel attrait. La présence de bâtiments désaffectés offre des opportunités de créer des logements sociaux, une opération de démolition/reconstruction, un gite de vacances, un commerce… Maintenir dans le centre du bourg des activités, des commerces, des écoles, des crèches, des maisons d’accueil pour personnes âgées ou encore des locaux associatifs est un fort enjeu pour garder au bourg une vie animée. L’aménagement de l’espace public peut également jouer un rôle moteur dans la redynamisation des bourgs.

Pistes d’actions envisageables :

- Redynamiser l’habitat en centre bourg. Créer du locatif en centre bourg en réhabilitant les maisons anciennes.
- Dynamiser le centre bourg par des équipements publics plutôt que de les délocaliser à l’extérieur du village.
- Réduire les surfaces ouvertes à l’urbanisation pour limiter les constructions à l’extérieur du bourg et ainsi renforcer l’occupation des maisons du centre ancien.
- Utiliser la rénovation d’îlots pour un projet de cœur de village : opération de logement social, installation de services…
- Donner accès à des parcelles de jardins autour du centre très dense pour les maisons anciennes sans terrain.
- Maintenir les commerces et les services en centre-bourg.
- Mettre à disposition des locaux communaux intra-muros pour des commerces, des services, des associations.
- Aménager les espaces publics pour donner une impulsion et changer les regards.
- Permettre l’évolution du bâti à la parcelle pour une adaptation aux modes de vie actuels.
- Favoriser des projets d’architecture innovants dans les centres anciens.
- Identifier et promouvoir les bonnes solutions de rénovation : percer des ouvertures, redistribuer l’espace, rénover la toiture, associer matériaux traditionnels et modernes… Création de terrasses ou de jardins après démolition.


 

Valoriser le patrimoine bâti

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Valoriser le patrimoine bâti

La Saône-et-Loire possède un patrimoine architectural et villageois de qualité. Il ne s’agit pas forcément d’édifices prestigieux mais de villages entiers qui ont conservé leurs caractéristiques morphologiques et urbaines d’origine. Cette permanence des volumes bâtis et des espaces publics qu’ils encadrent, fabrique des paysages bâtis authentiques, avec une grande densité de maisons qui offre un contraste saisissant avec le paysage agricole alentour. Dans les villages et les bourgs, mais aussi à l’extérieur, le patrimoine est très présent, plus ou moins visible (Châteaux, églises, chapelles, moulins, cimetière). On peut citer également le petit patrimoine : fontaine, lavoir, source, mail, pont, calvaire … Toutes ces composantes patrimoniales, au-delà des monuments phares protégés qui font l’objet de restauration, méritent d’être reconnues, inventoriées, préservées… Leur pérennité et leur respect au fil du temps ne constituent-ils pas l’essence même des lieux et de leur charme irremplaçable ?

Pistes d’actions envisageables :

- Valoriser l’authenticité du village, sa singularité, son histoire, son patrimoine.
- Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
- Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
- Dans les documents de planification, prendre en compte la dimension « urbaine » du patrimoine, pas seulement l’architecture. C’est la composition d’ensemble, qui fait « patrimoine ».
- Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales.
- Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
- Poursuivre le travail de recensement et d’inventaire sur les secteurs non étudiés.
- Accompagner les projets d’amélioration de l’habitat comme le font certaines collectivités aidées par le CAUE.
- Valoriser le petit patrimoine avec sobriété.


 

Valoriser l’héritage industriel

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Valoriser l’héritage industriel

Dans le bassin minier, l’assemblage des quartiers ne s’est pas effectué par agrégation autour d’un centre historique. Il y a eu création de conurbation progressive par des groupes bâtis (cités ouvrières) directement au contact des lieux de production (mine et usine). Puis l’urbanisation s’est souvent étalée dans les espaces vacants. Le défi est de tirer parti de ce canevas, qui comporte des atouts à mettre en avant, pour améliorer la qualité urbaine de l’ensemble du territoire. Au sein de ces compositions urbaines particulières, le devenir des bâtiments industriels désaffectés fait débat. Tout effacer serait une perte d’âme pour ce territoire, tout garder est généralement impossible. Un équilibre est à trouver entre la mémoire et l’opportunité foncière. Les anciennes installations industrielles forment des signaux et des repères à intégrer dans les aménagements à venir. A travers la Saône-et-Loire (La Clayette, Chauffailles, Digoin, Gueugnon, Bourbon-Lancy…) l’activité industrielle a laissé des éléments de patrimoine qui méritent d’être reconnus et préservés. Dans un autre registre, les cités ouvrières témoignent de l’histoire de ces territoires. Elles forment des ensembles remarquables qui doivent évoluer, tout en conservant leur singularité, pour s’adapter aux usages actuels.

 

Pistes d’actions envisageables :

- Tirer parti des emprises industrielles insérées dans la ville. Retrouver une composition harmonieuse.
- Requalifier les bâtiments d’usine désaffectés
- Acquérir et réaménager, même sommairement, les friches industrielles et les ruines de centre bourg. Engager une première phase de pré-verdissement du site afin d’anticiper son réaménagement.
- Solliciter de nouveaux projets sur ces emprises. Trouver de nouvelles affectations pour les bâtiments.
- Etudier l’implantation d’équipements publics à l’emplacement des anciennes usines.
- Acquérir, protéger les bâtiments ayant une valeur patrimoniale.
- Valoriser l’histoire industrielle par la muséographie.
- Conserver des symboles de l’ère industrielle les plus visibles comme éléments repères des projets d’avenir.
- Accompagner les opérations pilotes d’un volet communication pour constituer des exemples.
- Rénover l’habitat ouvrier, si nécessaire en regroupant les maisons pour améliorer le confort.
- Restaurer les cités ouvrières, sans dénaturer l’organisation urbaine. Conserver l’originalité de ces cités.
- Reconnecter les cités isolées aux centres urbains.
- Aménager des transitions avec l’espace agricole autour des cités.
- Améliorer la qualité des espaces publics des cités.


  Valoriser les espaces publics

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Dennevy

Aménager des espaces publics de qualité

Aménager des espaces publics de qualité en grand format (nouvelle fenêtre)
Aménager des espaces publics de qualité

Le charme et l’attrait des bourgs et des villages sont liés à la qualité des espaces publics et à leur harmonie avec le cadre bâti. Les espaces publics, comme les places, sont des points stratégiques à soigner pour conserver le cachet du bourg et sa convivialité. Les espaces publics peuvent permettre de relier le village à son entourage par des chemins et des circulations douces (continuité des aménagements à promouvoir).
Chaque espace demande une conception adaptée en fonction de son positionnement et de son usage dans la ville. Une place, une avenue, un boulevard, un parc, une rue, une ruelle, une allée, un mail… doivent être traités de façon différenciée et non comme des « espaces verts » indistincts et uniformes. Mais cette différence peut s’obtenir en conservant un vocabulaire commun, en utilisant des matériaux semblables et conservant une certaine harmonie entre eux. Le projet d’espace public demande donc un parti pris de composition qui doit être rappelé au fil des années aux gestionnaires et aux usagers pour conserver une certaine unité. De plus il est important que ces lieux mettent en valeur les spécificités du bourg : abords des monuments, belvédère, berges de la rivière… Les aménagements doivent conserver une simplicité pour garder l’harmonie et le charme des villages.

Pistes d’actions envisageables :

- Affirmer les différences entre les espaces publics. Marquer la vocation des espaces.
- Adapter l’aménagement de la rue en fonction de sa composition urbaine : rue, boulevard, venelle…
- Mettre en valeur la place principale du centre bourg.
- Considérer les différents usages pour mutualiser l’espace.
- Ne pas privilégier que la fonction de stationnement dans l’aménagement des espaces publics.
- Penser la rue comme un véritable espace public et pas uniquement comme un espace fonctionnel de déplacement et de circulation.
- Utiliser un vocabulaire simple mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
- Trouver un équilibre entre minéral et végétal dans l’aménagement des espaces publics.
- Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
- Maintenir une harmonie d’ensemble, sans disparité, au fil des développements successifs du village.
- Mettre en valeur les points forts identitaires du paysage (rivière, belvédère…) au cœur du projet de l’espace public.
- Redonner à l’eau une place de choix dans les aménagements des centres anciens.
- Considérer que les façades qui le bordent font partie de l’espace public et contribuent largement à sa qualité.


Prévoir de nouveaux espaces publics

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Prévoir de nouveaux espaces publics

Le développement des habitations et des nouveaux équipements nécessite une réflexion sur l’espace public et la façon dont les nouveaux projets se relient au reste du bourg. Il peut être, par exemple, opportun de prévoir une place faisant écho aux autres places du centre ancien, des liaisons piétonnes, une desserte vers les équipements publics et les commerces du centre, des rues simples mais conviviales. La réalisation de voirie en cul de sac, n’est pas satisfaisante car elle contribue à faire de chaque lotissement une opération autonome, ce qui ne facilite pas l’insertion des nouveaux habitants dans la vie du bourg. L’enjeu est de trouver une nouvelle harmonie avec les aménagements déjà réalisés. En complément, la transition avec l’espace rural peut être aménagée à la périphérie des bourgs, en créant des espaces publics « péri-urbains » : chemin planté de tour de bourg, jardins communaux familiaux, voie cyclable…

Pistes d’actions envisageables :

- Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants de qualité.
- Mettre en place des périmètres de préemption pour maîtriser le foncier et pouvoir agir à la bonne échelle sur le centre.
- Utiliser les espaces publics comme outils de composition urbaine.
- Connecter le centre-bourg et les périphéries par des espaces publics de qualité.
- Créer des places publiques à l’articulation du centre et des nouveaux quartiers.
- Qualifier l’ensemble des espaces publics avec simplicité en n’arrêtant pas l’effort au centre.
- Mailler les nouveaux quartiers avec des rues et non des impasses.
- Prévoir des circulations douces en relation avec le centre bourg et sa périphérie.
- Conserver des emprises pour des espaces publics dans les développements.
- Créer des centralités secondaires : place, pôle d’échange de transport…
- Aménager des tours de villages attractifs en complément du centre ancien.
- Aménager des espaces de transition entre ville et campagne.


  Aménager avec soin les zones d’activités

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Chaintré, Crêches-sur-Saône


Prendre en compte le paysage lors de l’implantation d’une zone d’activités

Prendre en compte le paysage lors de l'implantation d'une zone d'activités en grand format (nouvelle fenêtre)
Prendre en compte le paysage lors de l’implantation d’une zone d’activités

Les zones d’activités s’implantent souvent le long des voies d’accès ou à fort trafic, autour des échangeurs des voies rapides, en entrée ou en périphérie de ville ou parfois isolées de toute urbanisation. Elles sont alors très visibles, offrant des façades et des volumes prégnants sur parfois plusieurs kilomètres. Le dynamisme économique de la commune est un atout s’il s’accompagne d’une qualité des aménagements et de l’architecture. Le positionnement de la zone d’activité et sa relation avec son entourage (urbanisation, route, agriculture) constitue également un enjeu. Le secteur d’activités doit devenir, pour les plus importants un quartier urbain et présenter une diversité d’usages et de cheminements. Pour les plus petits son implantation doit présenter une harmonie avec le reste du bourg. L’enjeu est de concilier l’effet de vitrine pour les entreprises et l’image de la ville.

 

Pistes d’actions envisageables :

- Maîtriser le lieu d’implantation des zones d’activités : acquérir des réserves foncières, choisir le bon emplacement.
- Eviter les positions dominantes très visibles.
- Evaluer les impacts visuels depuis les bourgs en belvédère et la concurrence visuelle avec eux.
- Adapter les documents d’urbanisme pour permettre une densification des zones d’activités.
- Faire des zones compactes et éviter le développement linéaire sans épaisseur.
- Limiter la consommation de foncier et encourager la mixité des programmes.
- Favoriser la réutilisation des parcelles désaffectées plutôt que la consommation de nouvelles parcelles.
- Aménager les zones d’activités par un projet paysager de qualité. Penser son aménagement comme un quartier urbain qui forme la porte d’entrée du bourg. Adapter la zone à son contexte d’implantation (superficie, structure parcellaire, forme urbaine, végétation en place…)
- Prévoir un plan d’ensemble au départ et préverdir.
- Accompagner les routes bordées par les activités par un aménagement d’ensemble (plantation).
- Prévoir, aménager et gérer les limites de la zone d’activité (transition) qui en constitue l’enveloppe.


Veiller à la qualité de l’aménagement des zones d’activités

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Veiller à la qualité de l’aménagement des zones d’activités

La qualité du plan de la zone d’activité et des aménagements, tant sur l’espace public que privé, conditionne fortement l’image de marque et la réussite de l’opération. Il est nécessaire de donner un cadre réglementaire pour les parties privées (volumes et gammes de couleur, place des bâtiments, recul, positionnement des aires de stockage et de stationnement, traitement des limites, clôtures, gamme végétale…). L’aménagement des espaces publics doit être structuré et hiérarchisé, avec un traitement qualitatif au moins sur les voies principales, alliant simplicité et facilité de gestion. L’enjeu est de favoriser une unité, un cadre commun, une structure vis à vis d’installations parfois hétéroclites, un accompagnement des usagers, ou encore des points de repères ainsi qu’une bonne orientation. Tous ces objectifs doivent être mutualisés pour créer un projet d’ensemble commun et harmonieux.

Pistes d’actions envisageables :

- Imposer un plan de composition urbain et paysager.
- Prévoir une charte architecturale et paysagère.
- Privilégier les bâtiments de teintes sombres et les matériaux non réfléchissants.
- Privilégier un alignement rigoureux des façades afin de structurer l’espace de la rue.
- Placer les stockages et les stationnements à l’arrière des bâtiments ou en retrait des vues.
- Mutualiser les stationnements, notamment dans les zones commerciales.
- Utiliser des végétaux à l’échelle du bâti : planter des arbres de haut-jet pour structurer les voies.
- Aménager les espaces publics de façon concertée.
- Ménager une transition avec les champs.
- Privilégier la discrétion des clôtures lorsqu’elles sont nécessaires et les harmoniser.
- Réglementer l’affichage publicitaire et les enseignes.
- Aménager des circulations douces (piéton, vélo).


   Bibliographie Urbanisme et paysage

Site internet

- Opération programmée d’amélioration de l’habitat- ANAH
- Les Orientations d’Aménagement et de Programmation du PLU- Cerema

Plaquettes

- Pourquoi construire un plan local d’urbanisme intercommunal par le biais d’une approche paysagère ? Club PLUi
- Bimby, Premiers retours d’expériences, Une nouvelle filière du renouvellement urbain : initiée par les habitants, maîtrisée par la commune. 2012
- Communes rurales valorisez vos espaces publics et économisez sur leur entretien. FN CAUE, 2012
- Construire en Bresse. Valeurs et enjeux CAUE 71, 2011
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