Repères géographiques de la Bresse Bourguignonne

publié le 3 septembre 2018 (modifié le 1er avril 2019)

  RELIEF ET EAU

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Bresse Bourguignonne carte relief et eau

Avec 610 m d’altitude, la sous-unité du Revermont, qui préfigure le massif du Jura, constitue le point culminant, en belvédère sur la Bresse Bourguignonne. Pour l’essentiel, la Bresse forme une plaine vallonnée aux reliefs de faible amplitude, compris entre 220 m aux pieds du Revermont et 180 m au point le plus bas situé à proximité de la vallée du Doubs.
L’érosion de cette plaine a formé des reliefs ondulés aux formes organiques et méandreuses. Au nord, la Bresse Chalonnaise est drainée par de petits affluents de la Saône et du Doubs, formant de petits vallons peu encaissés. Au sud, la Seille et ses affluents drainent le territoire en direction de la Saône. La Seille forme une vallée à fond plat, large d’un à deux kilomètres, qui constitue un petit événement dans le relief uniforme de la Bresse. Les dénivelés restent toutefois modestes, de l’ordre de la vingtaine de mètres au maximum.

De nombreux étangs

Sur les sols imperméables de la Bresse, l’eau ne pénètre pas facilement. Dès le XIème siècle, de nombreux étangs ont ainsi été constitués à partir de petites levées de terre au fond de légers vallonnements, qui servaient alors au drainage des sols, à la pisciculture et de réserve d’eau pour le bétail.

Avec 610 m d'altitude, la sous-unité du Revermont, qui annonce le massif du Jura, constitue un belvédère sur la Bresse Bourguignonne et borde l'horizon vers l'est. Le pied du Revermont est jalonné de nombreux bourgs (comme ici Cuiseaux) reliés par les voies qui longent le massif. en grand format (nouvelle fenêtre)
Avec 610 m d’altitude, la sous-unité du Revermont, qui annonce le massif du Jura, constitue un belvédère sur la Bresse Bourguignonne et borde l’horizon vers l’est. Le pied du Revermont est jalonné de nombreux bourgs (comme ici Cuiseaux) reliés par les voies qui longent le massif.


 

   ROCHE ET SOL

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Bresse Bourguignonne carte géologique

Le fossé bressan est une plaine d’effondrement tertiaire située entre les retombées faillées du Massif Central et la chaîne du Jura. L’ensemble de la Bresse repose sur plusieurs centaines de mètres de vases déposées par le grand lac disparu de l’époque pliocène. La marne du vieux lac pliocène est préservée sur les « plateaux » tandis que sur leurs flancs, dès que l’on décroche de quelques mètres, le lac qui reculait très lentement les a recouvertes de vases plus récentes. Dans ce support globalement marneux, à mesure que le lac se vidait, un chevelu de rivières et les ruisseaux se sont enfoncés de 10 à 20 m. Les replats préservés de l’érosion sont découpés en dentelle sur toute leur périphérie par ces petits cours d’eau. Les ondulations restent très douces, ici et là soulignées par une pente plus marquée mais elles forment le plus souvent un glacis de 300 à 500 m de longueur qui rejoint le ruisseau.
Lors des répits entre deux glaciations de l’ère quaternaire, les vents ont déposé des limons acides sur l’ensemble de ces marnes ; l’érosion les a effacés sur les flancs, mais préservés sur les replats, engendrant des sols plus limoneux et un peu acides.

Dans la Bresse Louhannaise, la terre des replats est donc profonde, fertile, de pH plutôt acide, souffrant cependant de battance et localement d’hydromorphie. À l’approche du vallon, l’hydromorphie s’intensifie en profondeur et se rapproche de la surface. Elle permet cependant une pousse de l’herbe correcte, ou des plantations forestières. Au contact des ruisseaux majeurs et des rivières, des langues d’argiles marquent les principaux périmètres de crues ou se déposent les alluvions les plus récentes. Selon leur provenance elles sont plutôt acides -Saône, Seille- ou calcaires -Doubs-.
À l’approche de la Saône, les débordements anciens de la rivière ont déposé de larges terrasses plus sableuses. Les secteurs mal drainés restent aujourd’hui des forêts humides.
En Bresse Chalonnaise, les replats sont plus hydromorphes, et la forêt domine ; les vallons, en revanche, sont mieux drainés, et ils offrent des clairières cultivées entrecoupées de peupleraies.

Bresse Bourguignonnne- la Roche  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bresse Bourguignonnne- la Roche
Louhans s’est implanté sur un replat à la confluence de plusieurs vallons avec leurs alluvions (bleu pâle) qui s’enfoncent de quelques mètres seulement dans les marnes (beige, au 1er plan à droite et en arrière-plan) déposées au fond du lac d’époque pliocène qui recouvrait toute la Bresse.
NB : le trait rouge qui barre le 1er plan ne concerne pas la surface. Il indique que le socle de roche, sous les alluvions du lac, est à 200m sous terre.
Bresse Bourguignonne - le Sol  en grand format (nouvelle fenêtre)
Bresse Bourguignonne - le Sol
La terre fertile des replats plus anciens (au 1er plan, en beige), et peu différente de celle des replats en arrière plan (vert clair). Ils sont découpés par des vallons (vert foncé) d’une largeur de l’ordre de 1 km, parcouru par un ruisseau qui décroche d’une vingtaine de mètres au terme d’un glacis de terre plus hydromorphe. À l’approche du ruisseau, l’hydromorphie s’intensifie en profondeur et se rapproche de la surface.
La Bresse Bourguignonne - L'occupation humaine  en grand format (nouvelle fenêtre)
La Bresse Bourguignonne - L’occupation humaine
Les villages sont implantés à la périphérie des replats. Les routes majeures, comme la voie de chemin de fer (ici en noir) parcourent les dorsales de replats en replats, franchissant de temps en temps un vallon majeur. Les routes secondaires, reliant les villages, empruntent le rebord de ces plateaux disséqués, jouant à saute-mouton avec les petits vallons secondaires.
 
La Bresse forme une plaine vallonnée aux reliefs de faible amplitude compris entre 220 m aux pieds du Revermont et 180 m au point le plus bas situé à proximité de la vallée du Doubs. L'érosion de cette plaine a formé des reliefs ondulés aux formes organiques et méandreuses. Les sols argilo-siliceux sont imperméables et hydromorphes. Ils contiennent une forte proportion d'éléments fins (plus de 40 %) et très peu de cailloux. Tronchy et St-Etienne-en-Bresse, au premier plan la ferme de la Jonchère en grand format (nouvelle fenêtre)
La Bresse forme une plaine vallonnée aux reliefs de faible amplitude compris entre 220 m aux pieds du Revermont et 180 m au point le plus bas situé à proximité de la vallée du Doubs. L’érosion de cette plaine a formé des reliefs ondulés aux formes organiques et méandreuses. Les sols argilo-siliceux sont imperméables et hydromorphes. Ils contiennent une forte proportion d’éléments fins (plus de 40 %) et très peu de cailloux. Tronchy et St-Etienne-en-Bresse, au premier plan la ferme de la Jonchère


 

  AGRICULTURE

Bresse Bourguignonne carte agriculture en grand format (nouvelle fenêtre)
Bresse Bourguignonne carte agriculture

Un territoire d’élevage et de polyculture

La typologie dominante des exploitations en Bresse Bourguignonne est à peu près équitable entre les bovins allaitants, les cultures et les ateliers laitiers. L’orientation volaille vient ensuite. Elle est trois fois plus élevée que sur l’ensemble du département. Cette répartition diversifiée s’explique par les disparités de sols et de relief en Bresse et également par la présence sur le territoire de trois appellations : AOP volaille de Bresse, AOC beurre et crème de Bresse, AOC fromage (Morbier et Comté). La SAU (surface agricole utile) est pour 65% occupée par les terres labourables et pour 35% par des prairies permanentes.

Les prairies régressent au profit des cultures

L’organisation paysagère s’étage en fonction de la nature des terres et de la présence de l’eau : les prairies souvent inondables tapissent le fond des vallées, tandis que les champs sont cultivés à mi-pente ou sur les terres les mieux drainées. Une tendance à la spécialisation s’affirme, qui atténue les différences paysagères et ouvre de vastes espaces de culture. Entre 2000 et 2013, les surfaces en prairies ont reculé (- 1 000 ha environ), alors que les superficies en céréales (blé, maïs) ont augmenté significativement (+ 2 500 ha). Les surfaces en colza ont également connu une extension très marquée (+ 3 000 ha). Avec le recul des prairies, la trame bocagère se réduit progressivement.

 

Les bressans développent des productions variées

Au milieu du XVIIe siècle, la population est décimée par des épisodes tardifs des guerres de religion. Dans les décennies qui suivent, des campagnes d’assèchement réduisent le nombre et la surface des étangs, et le paysage évolue probablement vers de vastes prairies.
Même si le maïs est parfois cité sous le nom de « Turqui » dès 1600, il se développera surtout au XVIIIe siècle ; on le sème quand les terres sont ressuyées au printemps ; c’est ce maïs qui alimentera la volaille et qui vaudra aux bressans le surnom de « ventres jaunes ». La Bresse contribue fortement à l’alimentation des villes de la Saône ; dans les décennies qui précèdent la révolution, la région s’enclave.
Au XIXe siècle encore, la région souffre d’un paludisme endémique mais elle bénéficie d’une juxtaposition d’espaces cultivés, de forêts et de friches. Ces espaces que l’on désignerait aujourd’hui de "semi naturels" resteront indispensables à la fertilité des champs et à la survie d’une large population pauvre. Jusqu’à la révolution du pétrole et des engrais chimiques, la fertilité repose en grande partie sur le fumier rapporté le soir par le bétail qu’on a envoyé paître pendant la journée dans ces espaces de parcours -les fameux Saltus des romains-.
Dans les années 1960, les petits hangars d’élevage, le plus souvent de volailles, jouxtent de plus en plus systématiquement les corps de ferme. Vers 1985, le bassin maraîcher de Louhans se spécialise dans des légumes hauts de gamme pour exporter vers Lyon tandis que dans la Bresse chalonnaise, se développent des exploitations purement céréalières.

La Bresse présente un patchwork de parcelles où se mêlent prairies, céréales, maïs… La trame bocagère haute typique du paysage bressan tend à se disloquer avec l'extension des cultures et le regroupement parcellaire. Ménetreuil et Bantanges en grand format (nouvelle fenêtre)
La Bresse présente un patchwork de parcelles où se mêlent prairies, céréales, maïs… La trame bocagère haute typique du paysage bressan tend à se disloquer avec l’extension des cultures et le regroupement parcellaire. Ménetreuil et Bantanges


 

  ARBRE ET FORET

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Bresse Bourguignonne carte arbre

Le bocage bressan

Le bocage bressan se compose de haies arborées hautes aux essences variées : chêne pédonculé, peuplier, saule argenté, bouleau blanc, érable champêtre, frêne, merisier, noisetier, sorbier, cormier, prunellier, sureau… Le bocage actuel, héritage du 19ème siècle, est désorganisé, Le maillage n’existe plus, les haies étant de plus en plus isolées. Le bocage bressan vieillit ; il n’est plus utilisé ni pour le bois de chauffage, ni pour le bois d’œuvre et donc n’est plus entretenu. Le bocage bressan reste toutefois un élément identitaire fort du paysage bressan et des campagnes de sensibilisation et de replantations sont engagées pour le maintenir.

Un paysage boisé

Bien que la Bresse conserve aujourd’hui une physionomie boisée due à la présence de petits bois épars et au reliquat de bocage, le taux de boisement n’y est que de 18%. On parle en Bresse de "forêt résiduelle". Les plus grands espaces boisés se situent au sud-est vers le Revermont et au nord-ouest en Bresse Chalonnaise où une présence seigneuriale forte et durable a maintenu des massifs forestiers importants.
Les boisements sont pour 40% situés sur des versants. Ces forêts relèvent surtout de la propriété privée, les forêts communales représentant environ 20% des superficies boisées de la Bresse. La Bresse se caractérise également par ses forêts sectionales appartenant à une partie de la commune (un ou plusieurs hameaux) et dont les produits reviennent aux habitants.
Les peuplements sont constitués pour l’essentiel (72 %) par des taillis sous futaie à réserves de chêne pédonculé et à taillis de charme. Il s’y mêle souvent des aulnes, robiniers, trembles et bouleaux. L’essor de la populiculture est notable, corrélé au recul des prairies dans les fonds de vallée humides.

Au nord-ouest en Bresse Chalonnaise, une présence seigneuriale forte et durable a maintenu des massifs forestiers importants qui délimitent un paysage de clairières cultivées. St-Martin-en-Bresse en grand format (nouvelle fenêtre)
Au nord-ouest en Bresse Chalonnaise, une présence seigneuriale forte et durable a maintenu des massifs forestiers importants qui délimitent un paysage de clairières cultivées. St-Martin-en-Bresse


 

  URBANISME

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Bresse Bourguignonne carte urbanisme

Un maillage de petits bourgs

Au nord, la Bresse chalonnaise est influencée par le plus grand pôle urbain du département, Chalon-sur-Saône. Avec 10 000 habitants, l’agglomération louhannaise (Louhans-Châteaurenaud, Branges et Sornay) implantée au centre d’une étoile routière, forme le cœur de la Bresse Bourguignonne. Six autres bourgs se répartissent sur le territoire formant autant de pôles secondaires entre 1 500 et 3 000 habitants : Cuiseaux, Cuisery, Pierre-de-Bresse, Ouroux-sur-Saône, Saint-Germain-du-Plain, et Saint-Germain-du-Bois. Les villages sont régulièrement répartis dans tout le territoire bressan avec des écartements de 5 à 7 km en moyenne.

Un habitat dispersé

L’utilisation extensive du territoire est à l’origine de la grande dispersion de l’habitat rural. Il se répartit pour moitié de manière isolée, et pour une autre moitié regroupée en hameaux. Dans les hameaux et bourgs de faible importance, le maillage entre les constructions est relativement lâche, et les espaces communs, étendus. Cette présence d’un habitat historiquement dispersé a été renforcée par de nombreuses extensions pavillonnaires autour des hameaux et le long des routes.

Une architecture traditionnelle typée

Les fermes traditionnelles utilisent les matériaux locaux que sont la terre (pisé, brique, tuile, torchis) et le bois (colombage, charpente, armature de torchis). Les ensembles bâtis regroupent les habitations et les exploitations dans un même bâtiment ou autour d’une cour. Les volumes des constructions sont bas et allongés.
Certaines différences apparaissent entre Bresse du Nord et Bresse du Sud, dans le choix des matériaux et des éléments architecturaux tels que toitures ou cheminées. Les cheminées, dites sarrasines, ornent par exemple des fermes et des habitations situées au sud de la Seille. Une ligne qui relie Tournus à Cuiseaux sépare au sud, les toitures à pente faible avec couverture en « tuiles canal », et au nord les toitures à pente plus prononcée, couvertes de petites tuiles plates.

Avec 10 000 habitants, l'agglomération louhannaise (Louhans-Châteaurenaud, Branges et Sornay) implantée autour de la vallée de la Seille à la confluence avec le Solomon et la Vallière (ici au premier plan), forme le cœur de la Bresse Bourguignonne. Les communes de Sornay et Branges s'étirent largement le long des routes de chaque côté de la vallée de la Seille (en arrière-plan) en grand format (nouvelle fenêtre)
Avec 10 000 habitants, l’agglomération louhannaise (Louhans-Châteaurenaud, Branges et Sornay) implantée autour de la vallée de la Seille à la confluence avec le Solomon et la Vallière (ici au premier plan), forme le cœur de la Bresse Bourguignonne. Les communes de Sornay et Branges s’étirent largement le long des routes de chaque côté de la vallée de la Seille (en arrière-plan)


 

  PATRIMOINE

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Bresse Bourguignonne carte patrimoines

Patrimoine naturel

Les vallées et au premier rang celle de la Seille concentrent l’essentiel des inventaires et les protections naturalistes pour la présence de tourbières, étangs et des nombreuses prairies humides.

Patrimoine culturel

Les monuments historiques concernent de nombreux châteaux (Beaurepaire-en-Bresse, Cousance, Champagnat, Cuisery, Loisy, Montcony, Pierre-de-Bresse…), maisons, édifices religieux (églises, abbaye de Gigny, de St-Amour…), fermes bressanes (Beaupont, Romeney, Sagy, Juif…), mais aussi tuilerie (Varennes-Saint-Sauveur), croix (Balanod).
Une zone de présomption de prescription archéologique (ZPPA) couvre une large bande autour de la vallée de la Seille.

Les vallées et au premier rang celle de la Seille concentrent l'essentiel des inventaires et les protections naturalistes pour la présence de tourbières, étangs et des nombreuses prairies humides. A gauche Huilly-sur-Seille et le port de Chevreuse sur la Seille, à droite Rancy. en grand format (nouvelle fenêtre)
Les vallées et au premier rang celle de la Seille concentrent l’essentiel des inventaires et les protections naturalistes pour la présence de tourbières, étangs et des nombreuses prairies humides. A gauche Huilly-sur-Seille et le port de Chevreuse sur la Seille, à droite Rancy.