Atlas des paysages de Saône-et-Loire

Repères géographiques du Morvan Oriental

publié le 14 septembre 2018 (modifié le 2 avril 2019)

RELIEF ET EAU

Morvan Oriental carte relief et eau en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental carte relief et eau

Les reliefs du Moran Oriental sont adossés à une dorsale élevée où se trouve le point culminant du massif du Morvan, le Haut-Folin à 901 m d’altitude, et le Mont Beuvray qui forme un sommet légèrement isolé au sud de la dorsale. Les reliefs montagneux présentent des sommets empâtés et arrondis, dont les altitudes s’échelonnent entre 900 et 500 m, profondément entaillés par de nombreuses vallées. A partir de cette dorsale, les reliefs s’adoucissent progressivement jusqu’au basculement assez soudain dans la plaine d’Autun.
La ligne de crête, en limite du département, correspond à la ligne de partage des eaux entre à l’ouest, le bassin versant de l’Yonne (auquel seules les parties ouest des communes de Saint-Prix et d’Anost appartiennent) qui rejoint la Seine et à l’est, celui de l’Arroux qui appartient au bassin versant de la Loire. L’essentiel du Morvan oriental est donc drainé par les affluents de l’Arroux qui prennent leur source sur les points hauts du territoire via de nombreuses petites sources issues d’arènes granitiques.

Depuis la plaine d'Autun, l'entrée dans le Morvan se fait par des vallées formant des couloirs encaissés cernés de versants boisés. Au premier plan, le vallon de la Trappe et de Valogne (Sommant) ; en arrière-plan, la vallée du Ternin. en grand format (nouvelle fenêtre)
Depuis la plaine d’Autun, l’entrée dans le Morvan se fait par des vallées formant des couloirs encaissés cernés de versants boisés. Au premier plan, le vallon de la Trappe et de Valogne (Sommant) ; en arrière-plan, la vallée du Ternin.


 

ROCHE ET SOL

Morvan Oriental carte geol en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental carte geol

La petite partie du Morvan rattachée à la Saône-et-Loire correspond grossièrement aux vallées tournées vers le Sud-est, vers Autun. La dorsale de crêtes qui la délimite est la plus haute du Morvan, dont le socle a basculé vers le nord lors de l’émergence des Alpes, tandis que la partie sud était la plus réhaussée. Elle comporte ainsi les points culminants du Haut Folin (901 m) et du mont Beuvray (821 m).
Cette partie se différencie par une pluviométrie plus modérée que sur le reste du massif exposé vers l’ouest, par une roche volcanique plus stérile, des fortes pentes, ce qui explique la forte prédominance d’une forêt de résineux et de taillis maigres de feuillus.
Tout le secteur est taillé dans de la roche de l’ère primaire qui formait le socle de la vieille montagne hercynienne. Sous la pression, des morceaux de la croûte terrestre ont fondu et formé des « bulles » de granite -des plutons- de un à cinq kilomètres de large. Ces plutons sont eux-mêmes noyés dans une gangue de magma volcanique qui a cristallisé en se refroidissant à l’époque carbonifère, plus précisément à l’époque du viséen. Entre granite et magma de lave volcanique, la composition ne diffère pas beaucoup, même si les granites fournissent a priori des sols légèrement plus profonds. Ces roches résistantes à l’érosion fournissent globalement des reliefs en buttes arrondies aux sols maigres, souvent acides, des pentes localement fortes, même si les dénivelés n’en font jamais une vraie montagne. Les pentes prennent cependant de l’ampleur dans cette partie du Morvan, à l’image des ravins qui protégeaient la citadelle de Bibracte trônant sur le mont Beuvray.

La fertilité des sols dépend moins ici du matériau sous-jacent que de leur position dans le paysage. Les crêtes offrent un sol très maigre où s’accroche une forêt résineuse, tandis que la roche affleure dans les ravins. Quand la pente s’adoucit, la fertilité augmente avec l’épaisseur du sol, et la forêt s’épaissit. Ce sol est une arène de sable dans une gangue d’argiles. L’exposition devient alors déterminante pour la fertilité, mais aussi pour la qualité de l’habitat. Les versants orientés vers l’ouest reçoivent davantage de pluie mais ils sont souvent prisés pour leur belle lumière de fin de journée. Aucune terre ici ne permet cependant d’implanter un vignoble, ni de cultiver du froment.

Les creux entre les massifs sont comblés par une arène sablo-argileuse arrachée aux pentes, où ont été aménagés de nombreux lacs de retenue. Ces cuvettes marécageuses offrent des ouvertures en prairie grasse à joncs, traversées de ruisseaux riants, dominées par des ondulations un peu plus saines où se sont établis des corps de ferme. L’ensemble est ceinturé par les crêtes boisées.

Morvan Oriental - La roche  en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental - La roche
Les plutons granitiques, en rouge, voisinent avec les massifs de lave, en gris, de l’époque du viséen ou la roche oscille entre basalte et rhyolite. Les plus anciens, du viséen inférieur, apparaissent en arrière-plan de couleur un peu marron. Les plus récents, du viséen supérieur, sont en premier plan.
Morvan Oriental - Le sol  en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental - Le sol
Les alluvions argileuses et sableuses (vert clair) tracent les fonds de vallées, avec la vallée de la Celle au centre de l’image.
La fertilité des sols dépend moins ici du matériau sous-jacent que de leur position dans le paysage. Le sol des crêtes (rose très pâle) est maigre à très maigre dans les fortes pentes comme le massif du Beuvray (hors champ, dans notre dos).
La fertilité augmente avec l’épaisseur du sol sur les collines périphériques à mesure que l’on descend sur le flanc des pentes, ici au premier plan (rose franc) et dans tout le massif au centre de la photo entre la Petite-Verrière et Lucenay-l’Evêque.
Au creux des pentes granitiques, des cuvettes humides (bleu franc) sont remplies d’arène granitique.
Morvan Oriental - L'occupation humaine  en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental - L’occupation humaine
Les villages s’implantent en bas des versants, et les routes se faufilent dans les rares vallées les plus ouvertes. L’habitat est dispersé dans la montagne, dans des clairières ceinturées de versants boisés.
Des villages plus importants sont implantés à proximité de la plaine.
La Grande-Verrière jouxte une cuvette d’arène granitique. Quelques fermes sont implantées au cœur de cette cuvette, sur des légers mamelons de terre plus saine.
 
Les roches granitiques et volcaniques du Morvan fournissent globalement des reliefs en buttes arrondies aux sols maigres, souvent acides, avec des pentes localement fortes même si les dénivelés n'en font jamais une vraie montagne. Le Haut-Folin, repérable avec ses deux antennes, forme un sommet arrondi qui constitue le point culminant du Morvan. en grand format (nouvelle fenêtre)
Les roches granitiques et volcaniques du Morvan fournissent globalement des reliefs en buttes arrondies aux sols maigres, souvent acides, avec des pentes localement fortes même si les dénivelés n’en font jamais une vraie montagne. Le Haut-Folin, repérable avec ses deux antennes, forme un sommet arrondi qui constitue le point culminant du Morvan.


 

AGRICULTURE

Morvan Oriental carte agri en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental carte agri

Le Morvan Oriental présente des conditions d’exploitations complexes, avec des reliefs montagneux et une qualité agronomique parfois faible. C’est un secteur quasi exclusivement voué à l’élevage bovin viande, accompagné de quelques élevages ovins et caprins.
Les prairies sont omniprésentes, occupant presque tout l’espace dans les fonds de vallée, sur les versants les moins pentus et au sein de clairières agricoles cernées de bois.
Les terres labourées restent rares, limitées par les pentes et les sols ingrats, mais leur superficie augmente, aux dépens des prairies, sur les meilleures terres.
Des signes de déprise sont visibles par endroits, sur certaines pentes et dans les fonds humides.

Les prairies sont omniprésentes, occupant presque tout l'espace dans les fonds de vallée, sur les versants les moins pentus et au sein de clairières agricoles cernées de bois. Au premier plan le hameau de Vignerux, en arrière-plan Cussy-en-Morvan. en grand format (nouvelle fenêtre)
Les prairies sont omniprésentes, occupant presque tout l’espace dans les fonds de vallée, sur les versants les moins pentus et au sein de clairières agricoles cernées de bois. Au premier plan le hameau de Vignerux, en arrière-plan Cussy-en-Morvan.


 

ARBRE ET FORET

Morvan Oriental carte arbre et forêt en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental carte arbre et forêt

Un territoire forestier

Les paysages du Morvan ont de tout temps été dominés par la forêt : déjà à l’époque celte, le mot "Morven" signifiait "montagne noire". Ce caractère s’est accentué au cours du siècle dernier avec l’accélération de l’extension des boisements aux dépens des terres agricoles délaissées et le développement des plantations de conifères. Le Morvan oriental présente une couverture forestière d’environ 60%, certaines communes dépassant même 70% (Anost, Roussillon-en-Morvan, la Petite Verrière, Saint-Prix).
La forêt du Morvan Oriental est essentiellement privée et constituée de grandes propriétés (près de 50% par de grands propriétaires de + de 25 ha) mais les propriétaires moyens sont bien représentés avec environ un tiers de la surface forestière privée gérée. On note la présence des trois forêts domaniales de Saint-Prix, d’Anost et de Glenne.
Deux grands types de forêts se répartissent selon l’altimétrie :
- au-dessus de 700 m d’altitude (et jusqu’à 500 m sur les versants Nord), c’est le domaine de la hêtraie montagnarde.
- en-dessous de 700 m, c’est la hêtraie-chênaie qui domine le paysage forestier.
Cette limite de 700 m n’est pas immuable et varie en fonction du climat et de la topographie : direction des vents dominants, versants humides, secs ou exposés au Nord…
Toutefois, la variété des boisements du territoire est beaucoup plus complexe et ils peuvent présenter des faciès bien différents, tels des tillaies-érablaies sur pente, les aulnaies marécageuses des zones humides ou des boisements riverains des cours d’eau.

Le contraste feuillus-conifères

Les nombreux enrésinements aux lignes géométriques très visibles, se détachent sur les croupes et les versants. L’aide du Fonds Forestier National a, vers les années soixante, incité à l’enrésinement. Les forêts de résineux, essentiellement de Douglas, mais aussi d’épicéa et de sapin, représentent entre 35 et 70 % des superficies forestières, selon les communes. Ces plantations, avec leur feuillage permanent de couleur sombre, tranchent sur les versants feuillus, en particulier du fait du mode intensif de la sylviculture : plantations monospécifiques, lignes d’éclaircies, coupes rases.
La production de sapins de Noël s’est également développée depuis quelques années (Anost, Roussillon-en-Morvan) gagnant des surfaces notamment sur des prairies agricoles.

Une trame bocagère qui se distend

Le bocage caractéristique morvandiau était fait de haies basses taillées, de haies plessées et d‘arbres isolés émondés. Il se transforme progressivement avec le regroupement de parcelles et l’arrachage de certaines haies, mais aussi avec l’augmentation de la taille des exploitations et la mécanisation qui induisent une gestion différente des haies et des arbres. Par ailleurs, la clôture barbelée ou électrique tend par endroits à remplacer les haies.

Le Morvan Oriental est à plus de 60% couvert de forêts. Les forêts de résineux, essentiellement de Douglas, mais aussi d'épicéa et de sapin, représentent entre 35 et 70 % des superficies forestières, selon les communes. en grand format (nouvelle fenêtre)
Le Morvan Oriental est à plus de 60% couvert de forêts. Les forêts de résineux, essentiellement de Douglas, mais aussi d’épicéa et de sapin, représentent entre 35 et 70 % des superficies forestières, selon les communes.


 
 

URBANISME

Morvan Oriental carte urbanisation en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental carte urbanisation

Composé de communes de 100 à 700 habitants, le Morvan Oriental ne possède pas de bourgs à proprement parler. La plupart des communes sont éclatées en de nombreux hameaux, dispersés au gré du relief sur un plat, une crête, une tête de vallon ou une pente ensoleillée au milieu d’une clairière. Les villages les plus importants se situent soit sur un versant ensoleillé (Anost, Roussillon-en-Morvan, Cussy-en-Morvan…), soit en fond de vallée (La Celle-en-Morvan, La Grande-Verrière, Lucenay-l’Evêque…).
Les maisons neuves restent rares (12 logement /an en moyenne sur le Morvan Oriental entre 2001 et 2009) reflétant une déprise démographique, malgré un solde migratoire plutôt dynamique. Le nombre de résidences secondaires est par contre très important, atteignant 43% du parc résidentiel.

Un réseau routier principal de fond de vallée

Les routes principales empruntent les vallées qui constituent les portes d’entrées du massif. L’axe principal reste la RD978 reliant Autun à Château-Chinon, qui constitue le seul grand axe routier traversant le massif du Morvan.

Avec 700 habitants, Anost est une des principales communes du Morvan Oriental. La commune étant éclatée entre plusieurs hameaux, le village reste de taille modeste.  en grand format (nouvelle fenêtre)
Avec 700 habitants, Anost est une des principales communes du Morvan Oriental. La commune étant éclatée entre plusieurs hameaux, le village reste de taille modeste.


 
 

PATRIMOINE

Morvan Oriental carte patrimoine en grand format (nouvelle fenêtre)
Morvan Oriental carte patrimoine

A l’exception de la commune de Reclesne, l’ensemble de l’unité du Morvan Oriental fait partie du PNR du Morvan.

Patrimoine culturel

Le site phare du Morvan Oriental est celui du Mont Beuvray, siège de l’oppidum gaulois de Bibracte qui est couvert par de multiples protections : Monument historique, Site classé et Grand Site de France et une ZPP archéologique couvrant un vaste territoire autour du mont Beuvray.
Par ailleurs, on ne relève que très peu de monuments historiques concernant majoritairement des châteaux : La Grande-Verrière, Chissey-en-Morvan, Lucenay-l’Evêque…

Patrimoine naturel

Plusieurs protections sont mises en place autour de milieux à très fort enjeu patrimonial : les tourbières et leurs formations boisées, ainsi que les forêts de ravins (Gorge de la Canche).
De très nombreuses ZNIEFF identifient une grande variété de milieux et d’habitats : massifs boisés, fonds de vallons humides, vallées boisées, boisements et pelouses calcicoles, zones tourbeuses ou para-tourbeuses, étangs…

Situé à cheval entre la Nièvre et la Saône-et-Loire, le Mont Beuvray (ici en arrière-plan), siège de l'oppidum gaulois de Bibracte, constitue le site patrimonial majeur du Morvan Oriental. Au premier plan le hameau de l'Argentolle, au second plan le hameau de l'Echenault (Nièvre) en grand format (nouvelle fenêtre)
Situé à cheval entre la Nièvre et la Saône-et-Loire, le Mont Beuvray (ici en arrière-plan), siège de l’oppidum gaulois de Bibracte, constitue le site patrimonial majeur du Morvan Oriental. Au premier plan le hameau de l’Argentolle, au second plan le hameau de l’Echenault (Nièvre)