Repères géographiques de la Montagne Autunoise
RELIEF ET EAU

La Montagne Autunoise forme vu de l’extérieur un massif qui s’élève de 200 à 300 m au-dessus des territoires voisins. Derrière cette apparente unité extérieure, la Montagne Autunoise regroupe des territoires différenciés :
Le plateau d’Antully s’étend au sud-est d’Autun et de la vallée de l’Arroux. Il forme un plateau, large de 10 km sur 15 km, encadré par des versants aux fortes pentes. D’une altitude moyenne de 520 m, il s’élève très progressivement vers son rebord ouest.
Au sud-ouest du plateau d’Antully, s’élèvent deux massifs distincts séparés par la vallée du Mesvrin : le massif de Montjeu, accroché au nord au plateau d’Antully, qui culmine à 668 mètres et le massif d’Uchon, au sud, qui culmine à 681 mètres. Ce dernier est connu pour ses chaos granitiques, une forme d’érosion spécifique à cette roche. Sur les franges de ces massifs, un piémont de collines assure la Transition avec les territoires voisins.
Au nord-est, séparé du plateau d’Antully par la rivière du Pont du Roi, l’Epinacois présente un relief vallonné dont les altitudes varient entre 400 et 440 mètres.
Des ruisseaux modestes
La Montagne autunoise forme le partage des eaux entre Dheune et Arroux. Dans ce secteur élevé, les cours d’eau prennent naissance, formant des ruisseaux modestes avant de quitter ce relief par des vallons incisés. Seul le Mesvrin, qui s’écoule vers l’Arroux, creuse une vaste vallée, séparant le massif d’Uchon du plateau d’Antully.
Une forte densité d’étangs et de plans d’eau
La géologie marno-calcaire et schisto-gréseuse du plateau d’Antully a permis la création d’un réseau d’étangs d’origine anthropique. Les étangs constituent une ressource stratégique en eau potable et présentent un fort intérêt écologique, mais ils restent très vulnérables aux pollutions agricoles.

ROCHE ET SOL

Le socle de toute cette montagne est un bloc granitique qui a formé le socle de la vieille montagne hercynienne. Le matériau s’est formé à la même époque que le Morvan, entre dévonien et carbonifère. Suite à l’érosion de cette montagne hercynienne, une épaisse auréole de sable s’est compactée en une haute plaque de grès au début de l’ère secondaire, au trias. Cette plaque a d’abord été recouverte d’argiles à la toute fin du Trias, au Réthien. La mer jurassique a ensuite tout recouvert, déposant des marnes et des calcaires tendres dits de l’Hettangien ; ces derniers comportent quelques bancs de roche contenant des oolithes ferrugineux qui seront repérés et exploités par des forgerons gaulois.
À l’ère tertiaire, tout ce bloc est rehaussé à la période du choc pyrénéen, qui a précédé celui des Alpes.
Toutes ces couches ont ensuite été décapées à la périphérie du Morvan, mais il reste un grand morceau de grès sur le plateau d’Antully, au centre duquel subsiste une plaque d’argiles et de marnes plus récentes qui dessinent les contours de la partie agricole aujourd’hui. Le plateau d’Antully repose sur ce grès tandis que le granite affleure partout en périphérie, sur les pentes du massif de Montjeu, comme sur les versants de la montagne d’Uchon.
Tout le bocage de prairies au centre du plateau repose donc sur ces matériaux rhétiens et hettangiens, plus récents et plus fertiles. Les sols maigres et acides sur le grès sont assez strictement voués à la forêt. Aux marges du plateau, les pentes fortes sont encombrées de gros éboulis de grès arrachés au bord du plateau, parfois complété par des blocs de gneiss. Les pentes sur granite offrent de beaux versants bocagers, en particulier dans la vallée du Mesvrin.
Dans le secteur d’Uchon, le granite est modérément acide mais dur. Sur les croupes en hauteur, le sol est maigre, voué à la forêt. Sur leur périphérie, les fortes pentes sont également en forêt. Les collines de bas de pente, en revanche, sont bocagères.




AGRICULTURE

Les exploitations agricoles de la Montagne Autunoise sont majoritairement orientées vers l’élevage bovin. L’élevage bovin allaitant domine et constitue une véritable spécificité du territoire. Les prairies composent l’essentiel des superficies, au sein des clairières sommitales et des versants, les terres labourées restant peu nombreuses.
Dans l’Epinacois et dans le secteur de la Montagne d’Uchon où les capacités de mécanisation sont limitées, les surfaces labourées sont en baisse tout comme les surfaces toujours en herbe. Sur le plateau d’Antully, les surfaces labourées tendent également à diminuer du fait des politiques de protection des captages d’alimentation en eau potable.

ARBRE ET FORET

Une forêt montagnarde et de plateau
La forêt domine au-dessus des 500m d’altitude, occupant majoritairement les hauts, les versants et les rebords du plateau d’Antully et du massif d’Uchon, jusqu’à couvrir sur ces deux territoires entre 30% et 70% des communes. Dans l’Epinacois, la couverture forestière communale reste plus faible, comprise entre 14% et 40%.
Sur le plateau d’Antully et le massif d’Uchon, la forêt est dominée par la chênaie-hêtraie où le châtaignier est souvent présent. Les boisements résineux représentent moins de 40% des superficies forestières. Les reboisements en conifères s’étendent moins rapidement que dans le Morvan, en raison de la meilleure qualité des peuplements feuillus (dont quelques belles futaies de hêtre), que certains propriétaires préfèrent parfois convertir plutôt qu’enrésiner.
De grands domaines forestiers
Les franges du plateau d’Antully regroupent quelques forêts communales ainsi que les plus vastes forêts domaniales du département : forêts de la Planoise, de la Pierre Luzière et des Battées. Le massif d’Antully et le massif d’Uchon sont très largement gérés par de grands propriétaires forestiers. Respectivement 70 et 63% des surfaces forestières y sont gérés par des propriétaires de plus de 25 ha de forêt.
Une trame bocagère arborée
L’espace agricole est délimité par un maillage de haies basses, ponctué d’arbres isolés, formant une trame bocagère sur les franges du massif d’Uchon, dans la vallée du Mesvrin, dans l’Epinacois et sur le plateau d’Antully.

URBANISME

Un territoire rural entre Autun et Le Creusot
Encadré par les agglomérations du Creusot au sud et d‘Autun au nord et par les bourgs d’Epinac, Etang-sur-Arroux et Toulon-sur-Arroux, la Montagne Autunoise forme un territoire rural qui semble retiré en hauteur. Sur les franges du massif, les communes sous influence des deux grandes agglomérations ont bénéficié d’un développement plus important, atteignant entre 800 et 1 800 habitants.
La vallée du Mesvrin concentre l’habitat
La vallée du Mesvrin avec son paysage ouvert, constitue un axe de circulation (route et voie ferrée) privilégié et a concentré la population, toutes ses communes dépassant les 800 habitants.
De nombreux hameaux et fermes isolées
Ailleurs la plupart des communes se réduisent souvent à un ensemble de hameaux et de fermes isolées, réparties sur l’ensemble du territoire agricole, aussi bien sur le plateau d’Antully que dans les versants des vallées les plus larges.

Patrimoine

Les communes d’Uchon et de La Tagnière sont intégrées au PNR du Morvan.
Patrimoine culturel
Le chaos granitique des Roches du Carnaval à Uchon forme un site classé en raison de son caractère paysager remarquable.
Dans la Montagne Autunoise, les monuments historiques concernent surtout des châteaux : Montjeu, Epiry, Brandon…
Patrimoine naturel
La montagne Autunoise et le plateau d’Antully comptent 11 Znieff (3 974 ha). Sur ce secteur, les Znieff identifient principalement des étangs (étang de la Noue), des vallons boisés et humides (le vallon du Canada) et de grands ensembles de chênaie-hêtraie (forêt de la Planoise, Montjeu).
La montagne d’Uchon compte une grande Znieff de 1 000 ha qui regroupe une vaste chênaie-hêtraie, des chaos granitiques accompagnés de landes, quelques étangs et des prairies marécageuses.
