Repères géographiques de la Vallée de la Saône
RELIEF
ET EAULa vallée de la Saône forme une vaste plaine plate, imperceptiblement nuancée par les terrasses alluvionnaires successives de la Saône. L’altitude oscille entre 175 et 225 m.
Une ample vallée plane
La Saône circule au sein d’une vallée à fond plat, large de 1 à 3 km (5 km au niveau de Verjux, endroit où elle est la plus large), avec un dénivelé extrêmement faible (4 m) sur les 100 km de son parcours dans le département. Côté est, le fond de vallée est bordé d’un talus de 5 à 15 m de hauteur qui assure la Transition vers la plaine bressane.
Une terrasse adossée aux côtes
Côté ouest, une terrasse alluviale s’étend, dominant le fond de vallée de 20 à 50 m de hauteur. Au nord, cette terrasse s’étend largement, formant un glacis d’une dizaine de kilomètres de large au pied du relief affirmé de la côte Chalonnaise. Au sud de Tournus, la terrasse devient très étroite, se réduisant à une bande d’un kilomètre de large en contrebas des premiers versants de la Côte Chalonnaise.
Une large rivière
La Saône traverse du nord au sud le département, formant une rivière large d’une centaine de mètres lors de son entrée dans le département, et s’élargissant progressivement pour atteindre les 300 m dans ses sections les plus larges au sud du département. De nombreux affluents se jettent dans la Saône et lui confèrent son allure imposante : en rive droite, deux rivières importantes, le Doubs et la Seille ; en rive gauche, la Dheune, la Grosne et plusieurs cours d’eau plus modestes qui drainent les Côtes Chalonnaise et Mâconnaise.
Son débit irrégulier suscite des crues importantes. Depuis longtemps son cours est aménagé afin de limiter l’impact des crues les plus fréquentes par des digues, des casiers agricoles et plus récemment des champs d’expansion (en étude), sans que cela ne puisse toutefois amoindrir l’impact des plus violentes crues historiques (1840 (8 m 05 à Mâcon), 1955,1982, 1983, 2001).
La Saône est également une voie navigable qui accueille une navigation de plaisance (environ 6 000 bateaux/an) et commerciale (1,3 Mt transitent par les plateformes de Chalon-sur-Saône et Mâcon).
ROCHE ET SOL
La vallée de la Saône se présente comme une plaine, et plus précisément un glacis qui descend depuis le pied des côtes, vers 220 m, vers la Saône vers 180 m. Comme la Bresse, elle repose sur plusieurs centaines de mètres de vases déposés par le grand lac disparu de l’époque pliocène.
Dans le Châlonnais, les terrasses sont particulièrement larges, atteignant 10 à 20 km. La vallée se resserre à l’aval de la confluence avec la Grosne et franchit un verrou à quelques kilomètres au nord de Tournus lorsque qu’elle se faufile entre les premiers massifs des côtes calcaires du Mâconnais. La Seille la rejoint juste à l’aval de Tournus et leurs eaux s’écoulent ensuite le long de la Côte mâconnaise, au pied d’une terrasse ne dépassant pas un à 2 km de large tandis que sur la rive gauche, la plaine alluviale du département de l’Ain s’élargit jusqu’au pied du Jura. La Saône, comme la Seille, charrie surtout des argiles non calcaires.
Lors des répits entre deux glaciations de l’ère quaternaire, les vents ont déposé des limons acides sur l’ensemble de ces marnes ; l’érosion les a effacés sur les flancs, mais préservés sur les replats, engendrant des sols plus limoneux et un peu acides.
À l’approche de la Grosne et de la Saône, les débordements anciens de la rivière ont déposé de larges terrasses plus sableuses et des galets.
Au contact des ruisseaux majeurs comme des rivières, des langues d’argile marquent les principaux périmètres de crues où se déposent les alluvions les plus récents. La terre souffre surtout d’hydromorphie. Elle est globalement lourde, localement sableuse, et chargée de galets sur les terrasses les plus proches des rivières. À la périphérie de la terrasse, la pente, même très faible, limite cependant l’hydromorphie, autorisant la culture céréalière.
AGRICULTURE
Au sud de Tournus, dans le val de Saône Mâconnais, les prairies occupent les parcelles inondables du fond de vallée, tandis que les parcelles de cultures prennent place sur les terrains surélevés.
Sur la terrasse étroite du Mâconnais, cultures, prairies et quelques vignes s’imbriquent. Au nord de Tournus, les grandes cultures (céréales à paille, maïs grain et oléagineux), remplacent peu à peu les immenses prairies inondables.
Sur la terrasse chalonnaise, les cultures dominent également, formant de vastes enclaves agricoles à grandes parcelles entre les massifs forestiers. Les prairies se maintiennent toutefois dans les fonds de vallées de la Dheune et de la Grosne. Les sols riches des premières terrasses accueillent également quelques cultures maraîchères et horticoles.
ARBRE ET FORET
Les grands massifs des terrasses chalonnaises
Les zones latérales situées sur les terrasses de la Saône comportent, une succession presque ininterrompue de vastes massifs forestiers.
Les grandes propriétés domaniales (forêts domaniales du Chalonnais, de Palleau, de la Ferté, de Pourlans…), et communales (de Chenôves, de St-Ambreuil, de St-Loup et Varennes…) représentent environ la moitié des surfaces forestières.
Le paysage forestier est dominé par les taillis sous futaie à réserves de chênes, réputés pour leur qualité : "le cru de Bourgogne" et parfois utilisés pour le tranchage. Le taillis est constitué pour l’essentiel par le charme. On observe dans ces peuplements certains enrichissements par plantation de frêne, noyer noir et chêne rouge.
Ces massifs forestiers se caractérisent par leur caractère inondable plus ou moins marqué en fonction de leur proximité avec les cours d’eau du territoire. Les forêts régulièrement inondées sont généralement constituées de frênes, d’ormes et de chênes pédonculés. Elles accueillent de nombreuses zones humides, étangs et mares, bordées de végétation aquatique.
Les peupleraies du fond de vallée
Les fonds de vallée, de part et d’autre de la Saône et du Doubs, forment une vaste plaine, alternant espaces dénudés et d’autres arborés d’alignements de peupliers et de saules, plus ou moins inondée chaque hiver. La culture du peuplier est très ancrée dans l’histoire de la région, sous forme d’alignements ou de plantations variées. Après une croissance rapide du nombre de plantations de peupliers aux cours des années 1990, ces dernières ont tendance à régresser avec la diminution des prix d’achat, l’arrêt des aides à la plantation et le développement de problèmes sanitaires (rouille, puceron).
URBANISME
Un couloir de circulation
De tout temps, axe de communication entre l’Europe du Nord et la Méditerranée, frontière entre la Bourgogne et la Franche-Comté, la Saône est étroitement associée à la vie des hommes. Le défrichement et l’assainissement de ses berges au Moyen âge, son aménagement au XIXème siècle, ont permis le développement de la navigation et l’implantation de villages, de villes et d’industries. Aujourd’hui, de nombreuses voies (autoroute, nationale, chemin de fer) se juxtaposent et soulignent l’axe de la vallée.
De nombreux ponts
24 ponts routiers et ferroviaires se succèdent tout au long des 100 km du cours de la Saône. L’écartement maximal entre deux ponts est de 15 km, la Saône est aujourd’hui une rivière aisément franchissable.
De grandes villes en bord de Saône
Chalon-sur-Saône, Tournus, Mâcon, trois grandes villes du département se sont implantées en bord de Saône. Ces trois villes, aux histoires différentes, ont toutes profité de leur position en bord de Saône pour développer une activité portuaire, qui perdure encore aujourd’hui. Elles présentent toutes trois, un front bâti sur la Saône associé à des ponts, des quais et des installations portuaires.
L’influence de Mâcon et de Chalon-sur-Saône se ressent toutefois sur de vastes secteurs avec une couronne de zones d’activités et commerciales et une urbanisation en « doigts de gants », le long des voies de circulation. L’habitat pavillonnaire se développe en grands secteurs et côtoie des zones d’activité nombreuses formant une conurbation de plus en plus dense.
Des villages sur le bord de terrasse
Les villages groupés se sont installés prioritairement sur la terrasse qui borde la zone inondable, position d’où ils pouvaient tirer parti à la fois des terres inondables de la vallée et des terrasses cultivables. La terrasse a ainsi été colonisée par un chapelet de villages, dont les silhouettes tendent à s’étirer le long de la route qui les relie.
Une terrasse habitée
Sur la Terrasse Chalonnaise, la plupart des villages se sont implantés à proximité d’un cours d’eau. On les retrouve ainsi en chapelet le long de la basse vallée de la Grosne, de la Dheune ou de la Corne. Ils sont parfois comme encastrés dans les vastes massifs forestiers qui composent ainsi des clairières agricoles aux lisières forestières.
Des villages plus près de l’eau
Si la plupart des villages ont respecté une distance suffisante vis-à-vis des risques d’inondation, d’autres ont pris le risque de s’y confronter en s’implantant au plus près de la rivière (Ecuelles, Verjux, Saunières, Gigny-sur-Saône, Marnay, Thorey, Les Fosses, la Truchère, St-Romain-des-Iles…). Villages mariniers, portuaires, ils sont parfois protégés par une légère éminence de terrain ou une digue. Mais des quartiers récents ont aussi pris le risque de l’inondation, telles les extensions artisanales et commerciales autour des villes de Mâcon et de Chalon-sur-Saône, construites à proximité de la Saône.
Patrimoine
Patrimoine culturel
Les grandes villes concentrent une bonne partie du patrimoine. Les centres anciens de Mâcon et de Tournus sont protégés au titre des sites inscrits. De nombreux bâtiments sont également classés Monuments historiques dans les centres anciens de Chalon-sur-Saône, Mâcon et de Tournus.
Hors des villes, l’essentiel des monuments historiques concerne des églises et des châteaux.
Patrimoine naturel
Les vallées de la Saône, du Doubs mais aussi de la Grosne et de la Dheune, concentrent l’essentiel des inventaires et les protections naturalistes pour la présence de tourbières, étangs et des nombreuses prairies humides.
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