Repères géographiques des Collines du Bourbonnais
RELIEF ET EAU
Des collines entre Loire, Morvan et Arroux
Les Collines du Bourbonnais présentent un relief collinaire dégagé dans des roches cristallines plus au moins dures, parcouru par de nombreuses rivières qui se dirigent vers l’Arroux et la Loire. Les altitudes moyennes sont comprises entre 300 et 370m.
Au nord-est, au contact du Morvan et de la vallée de l’Arroux, le relief s’élève avec une dorsale de sommets compris entre 400 et 506 m au point culminant du Mont Dardon. Plus à l’ouest, le Signal de Mont (469 m) forme un relief isolé qui se repère sur un large territoire.
Au nord de la vallée de la Somme s’étend la Sologne Bourbonnaise, au relief adouci formant de larges plans, orientés en pente douce vers le nord-ouest. Les altitudes s’échelonnent entre 200 et 260 m.
La Somme est la seule rivière de quelque importance au sein des Collines du Bourbonnais, drainant un bassin versant conséquent. Les autres cours d’eau, nombreux, sont de petits affluents de l’Arroux et de la Loire.
ROCHE ET SOL
Le Bourbonnais regroupe deux secteurs géologiques, des roches d’époques et de constitutions très différentes mais qui au final génèrent toutes deux aujourd’hui un paysage de collines bocagères, sur des sols sablo-argileux acides voués essentiellement à l’herbage. Au contact de ces deux types de roche s’est établie une nappe d’eau chaude à 55°C. C’est là l’origine de l’activité thermale de Bourbon-Lancy.
Au Sud de Bourbon-Lancy, le socle primaire affleure, drainé vers la Loire. Les crêtes s’accentuent en allant vers le nord tandis que les vallons s’enfoncent et affirment leur orientation à l’approche de la Loire. Les crêtes et les reliefs marqués comme le signal du Mont sont constitués d’épanchement de lave acide à l’époque du Viséen, au début du Carbonifère, lors de l’émergence de la montagne hercynienne. Les sols sont très maigres, voués à la forêt. Le sol s’épaissit dans la roche granitique du Dévonien, légèrement plus ancienne. Tout le paysage est recouvert d’un bocage d’élevage très graphique qui souligne les ondulations des versants ponctués de fermes dispersées.
Au nord de Bourbon-Lancy, les collines ondulent dans un dépôt de roche beaucoup plus récent. Ce sont les vases déposées au fond du grand lac oligocène à l’ère tertiaire qui s’est formé lors de l’effondrement du plancher dans la zone des Limagnes (bassin d’effondrement de Moulins). Les vases, sur cette partie proche de la rive, comportaient des éléments grossiers qui donnent une physionomie très différente des alluvions argileux qui font la fertilité des sols célèbres du cœur des Limagnes. Dans ce paysage, la place de l’hydromorphie est quelque peu inversée. Les ruisseaux drainent vers la Loire mais s’orientent vers le nord, dessinant de légères crêtes alignées entre les vallons. Les replats épargnés par l’érosion sont mal drainés, et restent coiffés d’une ligne de forêts.
La partie nord est plus sableuse ; les reliefs sont peu lisibles d’autant que le bocage alterne avec des bois et des étangs. Les vallons en revanche, sur leur aval, s’ouvrent entre des versants marneux aux pentes très douces, quadrillées de bocage. Cette inversion s’explique par la logique des dépôts quand le lac oligocène a régressé vers le Sud, plus précisément à l’époque du Chattien. À mesure que la rive progressait vers la Loire, les bonnes marnes étaient recouvertes d’argiles plus acides. L’érosion récente, à l’ère quaternaire, a dégagé des marnes et des calcaires fertiles. Cela explique que les vallons soient davantage agricoles que les replats.
L’ensemble de ce secteur est longtemps resté un pays de marche, semi désert en raison de ses sols ingrats. Il a par ailleurs une position d’arrière-pays de la ville de Bourbon-Lancy, ville thermale réputée à l’époque romaine et sans doute bien avant puisque son nom est emprunté au dieu gaulois des eaux, Borvo.
AGRICULTURE
Une région pauvre qui bascule suite à la révolution agricole fin XIXème
Jusqu’au XIXème siècle, la Sologne Bourbonnaise a véhiculé l’image d’une région agricole pauvre, qui vivait de la culture de maigres céréales (seigle, sarrazin) sur des terres peu fertiles. En outre, la région était réputée peu salubre, reposant sur des sols humides où la fièvre était endémique. L’habitat était réputé misérable. Ces caractéristiques lui ont valu l’appellation de « Sologne du Bourbonnais ». Dès 1840, une révolution agricole touche cette région : sous l’impulsion de quelques pionniers et du début de la mécanisation, les bruyères sont arrachées, une partie des bois de maigre revenu est défrichée, les étangs sont asséchés, les sols sont partout labourés, puis chaulés ou marnés. Cette amélioration des pratiques agricoles permet de mettre en place des cultures plus productives de blé, d’avoine, de trèfle, de luzerne, de pommes de terre… Dans le même temps l’élevage de bovins charolais se met en place avec l’amélioration des prairies par drainage ou irrigation.
Un pays d’élevage orienté vers les bovins allaitants
L’agriculture occupe plus de 70% du territoire. Comme dans tout l’ouest du département, les surfaces en herbe occupent plus de 80% de la SAU. Cette vaste zone herbagère supporte un immense troupeau bovin allaitant, en très grande majorité de race charolaise. Les troupeaux laitiers y sont très rares. Les collines du Bourbonnais accueillent également un important cheptel de brebis mère.
Les labours (céréales et oléagineux) représentent selon les communes entre 10 à 15 % de la SAU, correspondant à des cultures de blé, orge et autres céréales à paille (triticale, seigle, avoine…).
ARBRE ET FORET
Bois et forêts sont particulièrement présents sur les rebords des vallées de l’Arroux et de la Loire. Ils occupent également les points hauts du relief au-dessus des 400 m. Dans la Sologne Bourbonnaise, ils s’étendent plus largement sur les replats, à des altitudes plus basses, délimitant des clairières agricoles.
Les peuplements sont majoritairement feuillus, composés de taillis sous futaie de chêne et de charme. Les plantations de conifères (Douglas essentiellement) sont principalement implantées sur les crêtes dominant la vallée de l’Arroux ainsi que sur les sommets les plus élevés (Mont Dardon, Signal de Mont).
La forêt est privée à l’exception de quelques petits boisements à proximité de Bourbon-Lancy.
L’arbre et la haie
Dans ce paysage de bocage aux haies basses plantées de chênes ou de frênes, l’arbre est partout présent, donnant sur certaines vues l’impression d’un paysage boisé.
URBANISME
Des villages modestes et un habitat rural dispersé
Ici les villages sont modestes et les bourgs rares. Seule une commune dépasse les mille habitants : Bourbon-Lancy (5 200hab). La plupart des communes sont comprises entre 200 et 800 habitants. Mais dans ce pays d’habitat dispersé, les villages ne concentrent qu’une faible partie de la population ce qui explique leur modestie. Les villages sont espacés de 5 à 8 km environ. Les fermes isolées sont éparpillées sur tout le territoire, distantes que de 500m à 1 km les unes des autres.
Issy-l’Evêque présente une image de petit bourg, malgré ces 800 habitants, donnée par sa silhouette groupée et son plan circulaire autour de l’église.
Bourbon-Lancy
C’est la ville centre du Bourbonnais, implantée à proximité de la Loire sur un léger éperon surplombant un petit ruisseau. Le bourg médiéval et ses fortifications sont aujourd’hui largement entourés par des extensions qui ont dilaté sa silhouette.
Dans ce territoire peu habité et vallonné les grands axes sont rares, ils relient Bourbon-lancy à Gueugnon vers l’est et à Luzy au nord.
Patrimoine
Patrimoine culturel
Le patrimoine protégé reste peu présent dans les Collines du Bourbonnais. Seuls quelques bâtiments sont protégés au titre des monuments historiques. Il s’agit essentiellement de châteaux et d’églises, ainsi que des remparts de Bourbon-Lancy.
Patrimoine naturel
Une partie de la Sologne Bourbonnaise est couverte par une zone Natura 2000 (directive oiseau) reliée à l’axe ligérien.
Tout le territoire des Collines du Bourbonnais est couvert par une vaste Znieff.