Le vignoble de Saône-et-Loire
Une présence ancienne
L’origine de la culture de la vigne en Bourgogne et plus précisément en Saône-et-Loire ne peut être située avec certitude, mais remonte probablement à l’époque romaine. Le texte le plus ancien relatant sa présence est daté de l’an 312. A partir des Xème et XIème siècles les communautés religieuses participent à l’essor du vignoble bourguignon, en particulier les abbayes de Cîteaux en Côte d’Or et de Cluny en Saône-et-Loire. Aux XIVème et XVème siècles, la puissance de la dynastie des ducs de Bourgogne contribue au développement de l’activité viticole, favorisant un essor commercial qui s’étend bien au-delà de la zone de production. La révolution de 1789 marque également l’histoire de la vigne, avec la remise en cause de la propriété de l’aristocratie et de l’Eglise. On trouve là l’origine du morcellement actuel des vignes. Le XIXème siècle symbolise la période de prospérité et de développement qui accompagne la révolution industrielle.
Fin XIXème deux fléaux, le mildiou et surtout le phylloxéra, se répandent sur l’ensemble du territoire français. Le phylloxéra, apparu en Saône-et-Loire vers 1875, ruine de très nombreux viticulteurs. La reconstitution des vignes au début du XXème siècle, à partir de plants greffés résistants à l’insecte, a conduit au vignoble que nous connaissons aujourd’hui.
Un vignoble qui se concentre en A.O.C.
En 2007, le vignoble de Saône-et-Loire occupe un peu plus de 13 000 ha, soit seulement 2,5% de la surface agricole utilisée départementale. La surface en vigne a globalement peu évolué au cours des 50 dernières années. Mais en 1960, où l’on comptabilisait pratiquement la même surface qu’aujourd’hui, le vignoble se partageait par moitié entre les vignes A.O.C. et les vignes destinées aux vins de consommation courante. Ces dernières ne se cantonnaient alors pas aux limites du vignoble actuel, mais se dispersaient au travers de la Bresse, du Charolais et parfois même sur les collines de l’Autunois. Au fil des ans, ce vignoble, de qualité souvent médiocre, a progressivement été arraché, remplacé dans la zone A.O.C. par des plants de qualité ainsi que des plantations nouvelles. Au cours de la période 1960-1980, les plantations d’A.O.C. ne compensaient pas les arrachages de vignes à vin de table et la surface départementale a légèrement régressé.
Après 1990, le développement des A.O.C. s’est poursuivi plus modérément, conduisant vers 2005 à un vignoble d’un peu plus de 13 000 ha, composé à 99% de vignes A.O.C.
Trois grandes zones d’appellation
La pyramide des appellations
Les viticulteurs de Saône-et-Loire distinguent plus de 250 appellations différentes. Cette grande variété est principalement liée à la déclinaison possible de certaines appellations. Afin de mieux cerner la hiérarchie des appellations, on a coutume de les classer selon une structure qualitative pyramidale.
La base de la pyramide est constituée des appellations régionales, qui représentent, en volume de production, presque 70% de la récolte moyenne annuelle. Certaines de ces appellations peuvent être suivies d’un nom de "village", comme par exemple le "Mâcon Blanc Azé".
L’échelon suivant de la pyramide se compose des appellations communales, soit au total environ 25% de la récolte annuelle. Il y en a 15 en Saône-et-Loire, dont 4 sont des Beaujolais.
Le 3ème niveau, très sélectif, comprend les "premiers crus" et les "climats", regroupant 5% de la production.
Tout au sommet de la pyramide trônent les "grands crus" de Bourgogne, mais aucun n’est présent en Saône-et-Loire.
Quatre cépages pour un patchwork communal
Source : La filière viticole en Saône-et-Loire, DDAF 71, 2009
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