Repères géographiques de la Côte Mâconnaise
RELIEF ET EAU
Des plissements parallèles orientés nord/sud
Une série de cinq chaînons plissés parallèles se succèdent entre Saône et Grosne, suivant la direction nord/sud, formant une alternance de vallons, de combes et de ressauts, de sols souples et de roches résistantes. Lézardé par un réseau dense de failles, le relief des côtes calcaires s’élève progressivement d’est en ouest, prenant appui sur le socle granitique qui affleure sur le chainon ouest, culminant à l’extrémité sud à 758 m au mont La Mère Boitier.
Les côtes Mâconnaises se composent ainsi de nombreuses vallées parallèles dont les sommets boisés accentuent le relief. Si certaines vallées sont larges, d’autres sont plus confidentielles, formant de petites vallées perchées, isolées.
Au sud des côtes Mâconnaises, les plissements forment des pentes douces vers l’est et la Saône et se terminant par des falaises tournées vers l’ouest particulièrement visibles sur les roches de Solutré et Vergisson.
De petites rivières affluentes de la Saône
Les rivières principales, affluentes de la Saône, la Bourbonne, la Mouge, la Petite-Grosne, sont perpendiculaires aux lignes de force du relief. A l’exception de la Petite-Grosne, elles sculptent des vallées peu lisibles, qui se faufilent entre les plissements nord/sud du relief. Ici, c’est avant tout la tectonique qui explique le relief et une vallée peut ainsi être traversée successivement par plusieurs rivières qui l’empruntent sur une petite partie de leur parcours ; d’où cette impression d’une déconnexion entre les formes du relief et les chemins de l’eau.
ROCHE ET SOL
Les monts du Mâconnais sont coincés entre la pointe nord des massifs granitiques du Beaujolais et le fossé bressan. Ils sont formés d’écailles de roche basculées sur leur tranche lors de l’effondrement du fossé bressan, au moment de l’émergence des Alpes et du Jura. Ils sont disposés comme les pages d’un livre, et offrent ainsi des affleurements de roche à ciel ouvert, relativement bien ordonnés d’Ouest en Est, depuis les granites et les laves viséennes de l’ère primaire jusqu’aux versants en pente douce des calcaires tendres du jurassique supérieur et des argiles de l’Eocène. La roche jurassique comporte des bancs d’argiles à chailles, que l’on retrouve remaniés une première fois dans les dépôts éocènes, et une seconde fois après le grand chahut de l’ère tertiaire dans les colluvions pliocène en bas de pente. Les hommes du paléolithique ont su exploiter ces gisements de précieux silex. La fracturation de ces écailles de croûte terrestre regroupe souvent trois à quatre tranches géologiques où une tranche de grès triasique acide jouxte souvent une tranche de calcaire jurassique. Ces écailles ont glissé les unes sur les autres selon des failles très lisibles. Au pied de la côte, la Saône est venue déposer des alluvions. Ces anciennes terrasses limoneuses ont des sols battants, localement hydromorphes. Sur la partie cristalline, à l’ouest, les sols sont ceux du Beaujolais. Ils sont maigres en haut de pente, essentiellement plantés en résineux aujourd’hui. Ils s’épaississent un peu sur les versants, avec localement des cuvettes humides. Sur les monts calcaires, la petite terre à cailloux maigres sur le sommet est occupée de pelouses, de friches ou de maigres forêts de feuillus. Le sol s’épaissit sur la pente et ces terres caillouteuses portent alors des vignes, surtout lorsqu’elles sont exposées vers l’Est, l’orientation la plus favorable. Lorsque le sol s’approfondit vraiment, le paysage bascule vers de grands champs en rotation blé-orge. Les vallées majeures parcourent les couches les plus tendres vers le nord-est tandis que les vallées secondaires dégringolent vers l’Est et vers la Saône, concentrant une forte densité de villages viticoles. La principale percée est-ouest dans de ces barres rocheuses est l’enchaînement des vallées du Fil et de la petite Grosne, empruntée aujourd’hui par la Route Centre-Europe-Atlantique et par la ligne TGV.AGRICULTURE
Vignoble et polyculture
Le bocage est encore présent et cohabite avec des surfaces non négligeables de grandes cultures ; le parcellaire viticole, les pelouses sèches et les crêtes boisées, s’organisent en étages sur le relief. Mais l’extrême complexité géologique et pédologique de la côte Mâconnaise ne permet pas toujours de dégager une logique évidente de répartition de l’occupation du sol entre cultures, prairies, vignes, pelouses et bois. La présence de la vigne est forte sur les marnes et les calcaires marneux.
Un vignoble emblématique de la côte
Le relief est découpé en une série de blocs parallèles orientés Nord-Sud et inclinés vers la Saône. Dans cette alternance de vallons, de combes et de ressauts, de sols souples et de roches résistantes, le vignoble a trouvé sa terre d’élection. Plantée principalement sur les versants est, la vigne occupe environ 7 000 ha de terre AOC en Mâconnais. Le cépage Chardonnay a la préférence des viticulteurs du Mâconnais. C’est en effet, le raisin de base des vins blancs de cette zone d’appellation où près de 80% des vignes sont plantées avec ce cépage.
Au sud de la Petite Grosne, le vignoble devient dominant
Une fois franchie la vallée de la Petite Grosne, le vignoble devient prépondérant sans pour autant devenir une monoculture. Les appellations communales (en Mâconnais : Pouilly-Fuissé, Pouilly-Vinzelles, Poully-Loché, Saint-Véran et en Beaujolais : Saint-Amour, Juliénas, Chénas, Moulin à Vent) y sont plus prestigieuses que les appellations génériques (Mâcon, Mâcon villages) qui dominent au nord de la vallée de la Petite Grosne.
Tout au sud du département, la zone du Beaujolais se différencie par la nature de ses sols, où dominent le granit et les schistes, plus ou moins associés à des argiles. C’est le terrain de prédilection du Gamay. Dominé à l’ouest par des collines assez élevées, le vignoble est bien abrité des vents océaniques et les étés sont souvent chauds et secs. Cépage dominant des crus du Beaujolais, le Gamay est présent sur 2 400 ha. Un peu plus au nord du Beaujolais, les vignes plantées en Gamay produisent surtout des "Mâcon Rouges".
ARBRE ET FORET
Les bois accentuent les lignes du relief, occupant la plupart des crêtes et les hauteurs au-delà des 500 m, mais aussi les versants les plus pentus. Vers l’est où les reliefs des côtes s’adoucissent, la forêt devient moins présente, cédant progressivement la place aux vignes et aux prairies. Si la forêt privée domine, on relève un fort taux de forêts communales et sectionales. Quelques forêts domaniales (forêt domaniale de Grison, bois de Bourcier) sont également présentes. Le type de peuplement le mieux représenté est la chênaie thermophile, constituée de maigres peuplements de chêne rouvre mêlés de chêne pubescent, érable champêtre, coudrier, charme, alisier, tilleul et cytise. Certains secteurs ont fait l’objet de reboisements par des essences résineuses principalement dans la partie ouest, où les massifs sont plus importants et les reliefs plus affirmés.|URBANISME
Un territoire très habité
Dans la Côte Mâconnaise, les villages prennent place sur les versants des plissements ou à leurs pieds, s’égrenant en chapelet le long d’une route principale en pied de versant, donnant l’impression de vallées relativement habitées. Les villages sont distants de 2 à 3 km en moyenne. Cette proximité traduit la richesse de ce territoire : avec la culture de la vigne, de faibles superficies permettent de faire vivre des communautés. L’habitat est essentiellement groupé en hameaux, villages et bourgs. D’autres vallées et villages sont isolés comme celle de Blanot, le village de Berzé-le-Châtel, de Donzy-le-Perthuis, de Royer, de Grevilly ou de Plottes.
Le réseau routier suit majoritairement les axes des plissements nord/sud du terrain, tout en profitant des percées Est/ouest des rivières pour franchir le relief des côtes : ainsi la vallée de la Petite Grosne permet le passage de la RN79 entre Mâcon et Cluny.
L’influence des agglomérations de Mâcon et Tournus
La partie sud de la Côte Mâconnaise possède les communes les plus importantes avec Charnay-les-Mâcon (6 900 hab), La Chapelle-de-Ginchay (3 900 hab), Crêches-sur-Sâone (2900 hab), Romanèche-Thorins (2 000 hab), Prissé (1 900 hab), la Roche-Vineuse (1 500 hab). Elle bénéficie de l’influence mâconnaise et de sa bonne desserte (RD17, RD45, RD906) qui se traduit par une pression urbaine importante. Plus au nord, l’influence de Tournus est plus mesurée, se traduisant par une diffusion bâtie perceptible localement sur les communes de la proche couronne.
Des villages denses
Les villages vignerons présentent une trame bâtie dense. Les rues sont étroites et les espaces publics sont peu développés. Dans les villages, on retrouve de nombreuses maisons « vigneronnes », organisées autour de grandes caves en rez-de-chaussée, des escaliers apparents permettant d’atteindre les logements à l’étage. Des maisons de maitres témoignent également de la prospérité de ce territoire.
Patrimoine
Patrimoine culturel
Deux grands sites classés et/ou inscrits : les roches des Solutré-Pouilly-Vergisson et le site du village de Berzé-la-Ville. Le grand nombre de monuments classés révèle la richesse patrimoniale de ce territoire : de très nombreux châteaux, églises, chapelles et croix.
Patrimoine naturel
De nombreuses protections et inventaires (arrêté de biotope, Natura 2000-habitats, Znieff ) soulignent l’intérêt faunistique et floristique des secteurs de pelouses calcicoles sèches, mais également des grands ensembles de milieux forestiers.
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