Portrait des Vallées du Clunisois
LIMITES
Au nord
Au nord de Sainte-Hélène, l’élévation du relief de la tête du bassin versant de la Guye marque une Unité paysagère à une autre.'>Rupture avec la vallée de l’Orbize ou la vigne apparaît. Au nord-ouest, des reliefs entrecoupés de bois forment une limite nette.
A l’est
En venant des côtes Maconnaise ou Châlonnaise, le basculement dans les vallées du Clunisois est net, avec un paysage qui devient bocager où la vigne disparait.
Au sud
Au sud-ouest, la vallée de la Grosne se divise en plusieurs affluents (Grosne, Grosne orientale, Grosne occidentale) dont l’ensemble se prolonge vers le sud en plusieurs couloirs bocagers bien lisibles.
Au sud-est, la limite départementale correspond à la tête et la fin de vallée du Valouzin.
A l’ouest
Une ligne de relief ponctuée d’importants monts et de forêts sépare le Bassin Minier, puis le Charolais, des vallées du Clunisois.
Au sud-ouest, une fois la vallée de la Grosne quittée, on pénètre dans le Haut Charolais avec des ambiances de petites vallées « montagnardes ».
PORTRAIT SENSIBLE
De longues vallées entre côtes et Charolais
Ce qui caractérise tout d’abord les vallées du Clunisois c’est leur position si particulière contre les Côtes viticoles Chalonnaise et Mâconnaise, qu’elles longent du nord au sud. On les dit souvent « d’arrière ou de revers de côte » comme si il y avait une hiérarchie, un ordre et aussi une subordination au relief des côtes….sans doute en raison de leur position « en creux ». Toujours est-il que l’on vit un basculement net quand on y plonge depuis l’est ou l’ouest. Les crêtes des vallées marquent une limite franche. Ces vallées constituent de longues dépressions étirées qui forment en fait une transition, à l’échelle du département, entre les Côtes et le Charolais. Elles empruntent un peu des deux identités et marquent un changement géologique d’est en ouest, le passage du calcaire au granite.
Un paysage orienté, bien lisible
Le paysage s’organise clairement en vallées qui orientent les vues. La Guye et la Grosne qui sont les principales rivières, ont sculpté deux vallées bien différentes. Les vallées de la Guye et de ses affluents, aux profils souvent asymétriques, s’écoulent du nord au sud. La Guye forme un vaste coude avant de remonter vers le nord entre les deux côtes viticoles. La Grosne et le Valouzin s’écoulent du sud au nord. Ils forment deux vallées couloirs rectilignes, aux coteaux plus réguliers et resserrés. Dans tous les cas, ces configurations génèrent de nombreuses covisibilités entre les versants et des situations en Belvédère qui confèrent aux lieux un attrait et un charme particulier.
Un paysage bocager et forestier, étagé
La vigne occupait autrefois une partie des vallées. Aujourd’hui c’est la présence du bocage qui donne son unité aux paysages. L’arbre apparaît sous de nombreuses formes. Les haies basses ou hautes soulignent le relief, quadrillent les prés, et donnent aux vues un coté graphique mis en scène par les versants. De nombreux arbres isolés jalonnent les fonds et les versants, ponctuant le paysage. Les forêts s’étendent sur les hauts et certains versants, contrastant avec les ouvertures des prairies ou des cultures. Les crêtes boisées cadrent l’espace. La structure étagée du paysage reste bien lisible : hauts boisés, versants bocagers aux pentes étirées, fond plat ouvert et bocager.
Des villages où la pierre s’affiche
Bien sûr il y a des variations mais… ce qui frappe en premier lieu, ce sont ces villages où la pierre se « taille » la part belle. Ceci surtout depuis le nord jusque vers Cluny. Des murs délimitent les jardins ou les parcelles, s’étendant aussi à travers les champs. Les maisons affichent un dessin régulier de petites pierres peu épaisses, comme sur la tranche, sans jointoiement, offrant de belles tonalités ocres. Tout laisse à penser à des villages vignerons mais la vigne n’est plus là. Tout cela forme des ensembles homogènes et harmonieux, sans encore trop de fausses notes. Dans les vallées du Clunisois, les villages s’équilibrent entre des implantations proches de l’eau dans le fond, sur les versants ou sur les hauts. L’habitat est plus groupé au nord et plus étalé avec des hameaux ou des fermes isolées vers le sud. Compte tenu de l’ouverture du paysage et du relief, on les voit de loin sans qu’ils s’imposent. Tout un Patrimoine bâti se révèle : de petits clochers romans à sections carrées qui se répètent, des maisons à galerie avec un petit pigeonnier, des calvaires, des lavoirs, des ponts …ou encore des châteaux discrets que l’on découvre au fil des déplacements.
SOUS-UNITE : La Vallée de la Guye
Une vallée étoffée de collines et de monts
Entre les deux crêtes, les vallées de la Guye et de ses affluents forment une certaine étendue et largeur. Depuis les hauts, la vallée peut apparaître comme une vaste dépression comprenant une succession de reliefs inférieurs. Quand on évoque la Guye, il ne faut pas oublier ses nombreux affluents (la Cournière, la Malenne…) qui modulent les coteaux. Ils modulent la Perception de ce paysage en créant des secteurs de collines et de vallons en retrait. La vallée de la Guye retrouve une certaine régularité entre Joncy et Chérizet, mais aussi plus au nord à Genouilly. Sur tout le bassin versant de la Guye, de longs versants évasés, bocagers voire plus boisés, très graphiques, forment une douce continuité avec les fonds de vallée au paysage également bocager. Sur la partie est, des versants en pelouses calcaires apportent une tonalité plus sèche. Les boisements cadrent les horizons sur les hauts pour parfaire le tableau.
Des tonalités différentes au fil des affluents
Au nord-est, entre Saint-Clément-de-Guye et Sassangy en rive droite, une succession de reliefs calcaires encaissés apparaît. Ces coteaux, semblables à des côtes ou des monts, s’élevent parfois à plus de 400 mètres et forment quelques lignes de force remarquées (vallée des Rigoulots…) avec des villages sur les hauts (Saint-Maurice-des-Champs…).
A l’ouest, limités par le bois d’Atilly sur un promontoire, les ruisseaux des Brettaux et de la Petite Guye, ouvrent une vallée collinaire plus intime un peu à l’écart.
Au sud-est, la Gande et ses affluents forment un vaste bassin autour de Donzy-le-National. Les collines s’allongent, couvertes de prairies bocagères avec un couvert forestier plus marqué sur les pentes. Les fermes s’installent sur les buttes et les villages, points de mire, sur les crêtes. Ce bassin est adossé à de hauts reliefs boisés.
SOUS-UNITE : La Vallée de la Grosne
Une vallée-couloir rectiligne et régulière
Un peu avant la confluence de la Guye et de la Grosne, la vallée exprime de grandes ouvertures avec un large fond de vallée ouvert aux coteaux réguliers. L’espace bocager se dilate. Au sud de Cormatin, la vallée de la Grosne se resserre tout à coup pour former un large couloir régulier jusqu’à la confluence avec le Valouzin. Les vues profondes sont bien cadrées et orientées par les coteaux. Au sud de cette confluence, la vallée de la Grosne s’évase et devient asymétrique avec à l’est, un coteau plus pentu et forestier. Les ouvertures bocagères du fond plus étroit et des versants expriment à nouveau ce graphisme remarquable moins présent au nord.
Cluny : une ville historique qui s’est étalée
Hormis Cluny, aucun bourg ne s’est établi dans le fond. Cluny s’est développée à travers la vallée, avec une périphérie bien visible, peu en adéquation avec le centre historique intérieur remarquable. Les toits des différents édifices religieux ou défensifs pointent et signalent la ville. Tout un travail passé de maitrise de l’eau est encore visible partiellement aujourd’hui.
Le Valouzin : une vallée lisible
La vallée du Valouzin, affluent de la Grosne, affiche un profil en V avec une forte covisibilité entre les versants, dont celui à l’est est plus long et ouvert. Elle illustre un très bel exemple de paysage étagé et bien lisible, presque une image d’Epinal… Les éléments du paysage semblent à leur place : forêts sur les hauts laissant la place à des prairies bocagères dont les haies forment des lignes soulignant la pente, des hameaux ou des fermes qui ponctuent l’espace… Depuis la tête de vallée, l’enfilade est étonnante, mettant en exergue la dualité des versants.