Repères géographiques de la Côte Chalonnaise
RELIEF ET EAU
Culminant à 502 m au Bois des Igaux, sur la commune de St-Mard-de-Vaux, la côte forme un coteau linéaire de 420 m d’altitude moyenne, dominant d’environ 200 m la plaine de la Saône et les vallées de la Grosne et de la Guye. La Côte chalonnaise assure la Transition entre les terrasses chalonnaises ouvertes à l’Est et les vallées bocagères à l’Ouest.
Bien que formant une barrière linéaire, orientée nord/sud, la côte est sculptée par de nombreuses combes qui l’entaillent et génèrent des paysages plus intimes. Ces vallons sont particulièrement marqués au nord de Givry, notamment à Mercurey et dans le secteur de Barizey et Aluze. Entre la côte et la terrasse de la Saône, quelques petites buttes érodées témoignent du recul de la côte (très érodées vers Jully-lès-Buxy, plus élevées vers St-Gengoux-le-National).
Au nord, s’ouvre la vallée de la Dheune, séparant le Couchois de la Côte Chalonnaise. Le Couchois présente un relief plus complexe, dominé par les deux buttes témoins des monts Rème et Rome qui dépassent chacune les 500 m d’altitude.
La Côte Chalonnaise est traversée par le canal du Centre. Long de 112 kilomètres, il permet de connecter la Saône à la Loire. Il contourne le relief de la Côte Chalonnaise en empruntant la vallée de la Thalie de Chalon-sur-Saône à Chagny puis la vallée de la Dheune de Chagny à Saint-Julien-sur-Dheune.
ROCHE ET SOL
La Côte Châlonnaise est le prolongement en Saône-et-Loire de la côte de Beaune. Elle est ordonnée en une série d’écailles de roches secondaires basculées sur leur flanc lors du choc de la naissance des Alpes. Ces écailles comportent des tranches de trois à quatre époques géologiques ; elles ont glissé les unes sur les autres selon des failles nord-est/sud-ouest au moment où le fossé bressan s’effondrait de plusieurs centaines de mètres.
La roche est presque exclusivement jurassique, calcaire ou marneuse, à l’exception de quelques buttes de grès triasique – vouées à la forêt résineuse sur des sols maigres et acides– et de quelques filons de granite le long des failles dont les versants sont en vignoble. Le point culminant, à 545 m, est le coteau calcaire du Mont Rome au-dessus de Couches.
Le Couchois, de l’autre côté de la vallée de la Dheune, a été rattaché à cette entité en raison de son caractère vinicole. La partie au contact de la Côte d’Or est le prolongement direct de la côte de Beaune. Le vignoble y occupe les coteaux tournés vers le sud/sud-est. La partie sud, vers Couches, est un bloc de collines de grès triasique davantage tourné vers la prairie et vers l’élevage.
AGRICULTURE
Un territoire avant tout viticole
Couvrant environ 4 500 ha, la viticulture domine sur le territoire de la Côte Chalonnaise. Les surfaces de vignes sont relativement stables depuis la fin des années 1990, notamment du fait de la mise en place des réglementations européennes encadrant les droits à planter. Le vignoble évolue toutefois avec un recul des surfaces plantées en appellations régionales Bourgogne et en Côte Chalonnaise (diminution des productions de vin rouge) et au contraire une augmentation des surfaces en appellations communales (hausse des productions de vin blanc principalement).
On compte cinq appellations communales sur la Côte chalonnaise (Bouzeron, Givry, Mercurey, Montagny, Rully) et une appellation générique « Côte chalonnaise » ; tandis que le Couchois bénéficie d’une appellation régionale « Côte du Couchois ».
Dans les Maranges et le Couchois, domine le Pinot noir tandis que dans le reste de la Côte chalonnaise le Pinot noir domine moins nettement laissant de la place à l’Aligoté et au Chardonnay.
L’appellation Maranges, quant à elle, bien que située en Saône-et-Loire, constitue l’appellation la plus méridionale de la Côte de Beaune.
Des vallées herbagères en périphérie
Entre les îlots viticoles et dans les vallées de la Dheune, de la Guye et de la Grosne, les productions agricoles sont majoritairement des productions d’élevage (vaches allaitantes de type charollaise, quelques ovins), complétées par une production céréalière secondaire. Les secteurs d’élevage font face à des difficultés conjoncturelles de rentabilité, et le nombre d’animaux élevés sur la côte chalonnaise est en baisse. La surface agricole dans ces secteurs tend également à diminuer sous l’effet d’un phénomène de déprise.
ARBRE ET FORET
Les boisements forment les horizons de la Côte chalonnaise car la plupart des sommets sont couverts par une forêt de feuillus, dominée par le chêne sessile et entrecoupée de clairières cultivées. Il n’y a pas de grands massifs mais de nombreux boisements fragmentés. Au-dessus du domaine viticole et au pied des premiers escarpements, une succession de boisements mixtes alterne forêts de feuillus, quelques plantations de conifères (principalement plantés pendant les 40 dernières années et dominés par le pin noir) et forêts mixtes. Le type de peuplement le mieux représenté est la chênaie thermophile, constituée de maigres peuplements de chêne sessile mêlés de chêne pubescent, érable champêtre, coudrier, charme, alisier, tilleul et cytise.
La présence d’éboulis grossiers et de ravins ainsi que de conditions microclimatiques diversifiées offrent localement des milieux forestiers très typés, à caractère montagnard ou méditerranéen, marqués notamment par la présence du buis.
Les surfaces forestières relèvent très majoritairement de la propriété privée, mais on relève la présence de quelques forêts communales également (toutefois bien moins nombreuses que dans la Côte Mâconnaise).
URBANISME
Un territoire très habité
Dans la Côte chalonnaise comme le Couchois, l’habitat est essentiellement groupé en hameaux, villages et bourgs. Les fermes isolées et les écarts restent rares, hormis sur les secteurs herbagers limitrophes. Les villages sont distants de 2 à 3 km en moyenne. Cette proximité traduit la richesse de ce territoire : avec la culture de la vigne, de faibles superficies permettent de faire vivre des communautés.
La partie nord de la Côte Chalonnaise possède les communes les plus importantes avec Chagny (5 600 hab) et Givry (3 700 hab). Elle bénéficie de l’influence chalonnaise et de sa bonne desserte (A6, RN80, voie ferrée, canal).
Des implantations diversifiées
Sur ces reliefs affirmés les implantations villageoises sont très variées, qu’elles privilégient des points hauts ou au contraire des fonds :
Certains villages sont implantés en coteau (St-Vallerin, Chenoves, Montagny-lès-Buxy) sur des lignes de crête (Moroges, Culles-les-Roches, St-Sernin-du-Plain) ou sur une butte (Jully-lès-Buxy).
Le long de la côte viticole on observe de nombreuses localisations en piémont (Buxy, Givry, St-Boil…). C’est généralement le cas des bourgs les plus importants (Chagny, Givry, Buxy, St-Gengoux).
De nombreux villages se sont également implantés en fond de vallon : Bissey-sous-Cruchaud, St-Désert, Jambles, Couches…
Des villages denses
Les villages vignerons présentent une trame bâtie dense, qui peut être organisée autour de clos cultivés (Mercurey). Les rues sont étroites et les espaces publics disparates : ils sont peu développés dans les secteurs à forte pression foncière, et nettement plus dans les secteurs de piémont ou dans le fond des combes.
Dans les villages, on retrouve de nombreuses maisons « vigneronnes », organisées autour de grandes caves en rez-de-chaussée, des escaliers apparents permettant d’atteindre les logements à l’étage. De nombreuses maisons de maitres témoignent également de la prospérité de ce territoire.
Patrimoine
Culturel
Un patrimoine mondial Unesco
Les Climats du Vignoble de Bourgogne sont inscrits depuis le 4 juillet 2015 sur la Liste du Patrimoine mondial, par le Comité de l’UNESCO en tant que « paysage culturel ». Les Climats sont de petites parcelles de vignes précisément délimitées et réparties sur la côte de Nuits et la côte de Beaune, s’étendant sur 50 km depuis Dijon au nord, jusqu’aux Maranges qui en constituent l’extrémité sud en Saône-et-Loire.
Plusieurs sites inscrits ou classés couvrent une grande partie du territoire :
- dans les Maranges, le site classé de la Montagne des Trois-Croix,
- dans le Couchois, le site inscrit de Mont de Rome-Château,
- dans la Côte Chalonnaise, le grand site inscrit de la côte chalonnaise qui couvre 15 communes, le site inscrit des Village et coteaux de Givry, les deux sites inscrits urbains de la « Ville Haute » de Buxy et du Centre ancien de Saint-Gengoux-le-National.
Plusieurs protections témoignent de la richesse patrimoniale des Côtes Chalonnaises :
- ZPPAUP de Fontaines et de Saint-Gengoux-le-National
- Monuments historiques : protégeant de nombreuses églises, châteaux (Couches,Dracy-les-Couches, Rully…), croix (Chagny, Rully, Saint-Denis-de-Vaux…), traces romaines (Bouzeron, Mercurey) bornes (Rully, Jambles).
Naturel
De nombreuses protections témoignent de la richesse naturelle des Côtes Chalonnaises notamment pour ses milieux ouverts secs (prairies calcaires, chaumes, éboulis, milieux rocheux) ainsi que les milieux des grottes et cavités karstiques.
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