Repères géographiques du Bassin Minier
RELIEF ET EAU
Un ample bassin orienté Sud‐Ouest/Nord‐Est
Le Bassin Minier s’inscrit dans une ample dépression entre la Montagne Autunoise au nord-ouest et les crêtes de la vallée de la Guye à l’est. Il se fond au sud dans les collines charolaises.
La vallée de la Bourbince puis celle de la Dheune dessinent un relief prononcé d’orientation Sud‐Ouest/Nord‐Est. Les reliefs sont vallonnés et relativement homogènes. Les altitudes avoisinent les 280 mètres dans la vallée, puis varient entre 280 et 360 mètres, de part et d’autre de la Bourbince. Sur la moitié nord de l’unité (Le Creusot, la vallée de la Dheune) les bordures extérieures s’élèvent, atteignant 400 à 500 mètres de hauteur.
A l’extérieur du Bassin Minier le mont St-Vincent à l’est, culmine à 603 m et offre des vues lointaines sur l’ensemble du Bassin Minier.
Une continuité de vallées
Les deux principaux cours d’eau, la Bourbince (affluent de la Loire) et la Dheune (affluent de la Saône), sculptent deux vallées dans la continuité l’une de l’autre, séparées par une crête, qui forme une ligne de partage des eaux entre les bassins versants de la Loire et de la Saône. Le canal du Centre qui emprunte successivement ces deux vallées, franchit la crête au seuil de Longpendu, à hauteur de Montchanin.
La Bourbince prend sa source vers l’étang de Torcy et se jette dans le cours de l’Arroux à Digoin pour rejoindre la Loire. La Bourbince est longée, sur pratiquement toute sa longueur, par le Canal du Centre qui relie Chalon‐sur‐Saône à Digoin. La rivière est totalement régulée et fonctionne comme un compartiment intermédiaire entre les plans d’eau (réservoirs du canal) et le Canal du Centre lui‐même. La Bourbince est alimentée par plusieurs affluents : la Sorme, sur laquelle a été créé le réservoir de la Sorme, l’Oudrache, qui prend sa source à Saint‐Bérain‐sous‐Sanvignes, le ruisseau du Plessis, sur lequel a été créé le réservoir du même nom à Montceau-les‐Mines.
Au nord, la Dheune prend sa source en amont de l’étang de Bondilly sur la commune d’Ecuisses et s’écoule vers le nord, séparant le Couchois de la Côte Chalonnaise avant de bifurquer pour rejoindre la Saône. La Dheune est également longée par le canal du Centre de Saint-Julien-sur-Dheune jusqu’à Chagny.
Le canal du Centre comme lien
Le canal du Centre assure la liaison entre la Saône et la Loire, de Chalon‐sur‐Saône à Digoin, en empruntant les vallées de la Dheune et de la Bourbince. Il a été ouvert en 1791 et a été utilisé pour le transport du charbon de Montceau-les-Mines et les matériaux de construction, comme l’argile pour les tuileries de Chagny. Mais la lenteur des transports fluviaux sur le canal comparée au chemin de fer, les interruptions estivales liées au manque d’eau, la Unité paysagère à une autre.'>Rupture de charge obligée pour prendre les grands bateaux de la Loire et de la Saône et les droits de navigation jugés prohibitifs, ont pénalisé l’activité du canal, qui n’a pas survécu à la fermeture des mines de Montceau amorcée dans les années 1960 et achevée en 2000. Le tourisme fluvial prend aujourd’hui le relais avec toutefois des problèmes de circulation en période d’étiage, lorsque le soutien en eau du canal n’est pas suffisant.
Le canal est en effet alimenté en eau par un système complexe :
- Une alimentation directe à partir des réservoirs, au niveau du bief de partage.
- Des prises d’eau à partir de la Dheune, de la Bourbince et de son faux‐bras, dans lesquelles une partie de l’eau des réservoirs est envoyée à cet effet.
L’utilisation de ces deux formes d’alimentation varie sur l’année, en fonction de la disponibilité de la ressource en eau. En hiver, la Bourbince et la Dheune sont privilégiées pour l’alimentation du canal tandis que les réservoirs sont utilisés pour stocker de l’eau.
Le canal dispose ainsi pour son alimentation de 8 barrages réservoirs : Torcy neuf, Torcy vieux, Montaubry, Berthaud, Longpendu, Montchanin, Bondilly et Plessis. Ce dispositif est complété par 3 réservoirs tampons : étangs de la Motte, de la Corne aux Vilains et de la Muette. L’eau est acheminée jusqu’au canal par un réseau de rigoles.
Le canal nécessite 21.5 millions de m³ par an pour son fonctionnement. Les capacités de stockage des réservoirs couvrent 18 millions de m³, dont 12 millions de m³ utiles, lorsqu’ils sont totalement remplis.
Les découvertes minières
L’exploitation minière a fait apparaître une série de plans d’eau, qui occupent les anciennes découvertes minières, entre Blanzy et Sanvignes‐les‐Mines : lac Saint‐Louis, lac Saint‐Pierre, lac Barrat‐Lucy, lac Saint‐Amédée et lac Fouthiaux. Ces lacs sont très profonds et sont encore en cours de remplissage. Ils sont alimentés par leur bassin versant propre à partir des précipitations ainsi que par la résurgence de l’aquifère minier souterrain, résultant de l’arrêt des pompages dans les galeries d’exploitation. Une fois le remplissage terminé, les eaux issues des débordements de ces aquifères miniers et des bassins versants des lacs se déverseront dans la Bourbince et ses affluents.
ROCHE ET SOL
L’unité paysagère du Bassin Minier correspond à la partie nord d’un grand bloc de sédiments accumulés à l’époque de la grande forêt de l’ère primaire. Ce bloc de roche tendre court sur 60 km de long et 10 de large depuis Couches jusqu’à Digoin en passant par Gueugnon. En progressant vers le Sud, dans tout le secteur charolais, il s’enfonce sous des sédiments marneux des mers jurassiques, eux-mêmes recouverts des vases argilo-sableuses du grand lac pliocène qui a recouvert une bonne partie du charolais à l’ère tertiaire. Une première plaque de ces sédiments d’argiles sableuses pliocène recouvre le secteur de Montceau. L’entité englobe également les crêtes cristallines qui l’encadrent sur ses rives sud et nord. C’est la partie très urbanisée, parcourue par de nombreuses voies : route, canal, chemin de fer.
Ces collines bocagères ondulent dans les sédiments carbonifères de l’ère primaire qui se sont déposés en périphérie de la vieille montagne hercynienne. Ces schistes et argiles très anciens sont issus d’un mélange de coulées de laves et de pluies de cendres volcaniques, qui ont recouvert le sol de la grande forêt carbonifère d’un manteau épais après chaque éruption, enfouissant même parfois l’ensemble de la forêt sous les cendres. On y trouve des fossiles spectaculaires comme des cordaites, des arbres géants atteignant 40 m, botaniquement intermédiaires entre des fougères et des résineux. C’est à cette forêt exubérante que l’on doit la plupart des gisements de charbon, de pétrole et de gaz sur notre continent.
Les subtilités du relief déterminent le degré d’ennoiement du sol ; dans les secteurs les plus humides, vallons ou simples dépression en cuvette, le bocage se limite à des clairières cernées de forêts. Sur les petits reliefs de la plaine, à quelques dizaines de mètres au-dessus des dépressions, les sols sont souvent acides et caillouteux tandis que l’argile s’accumule dans les dépressions humides. Les villages et les fermes sont réfugiés sur les légères buttes. Au XIXe siècle, l’exploitation du charbon et de plusieurs minerais deviendront le moteur d’une industrie puissante. Les villes du bassin minier - Montceau-les-Mines, le Creusot, Montchanin- s’implantent au départ sur des parties de roche saines. Lors de leur explosion démographique au XIXe siècle, elles s’étendront largement sur des secteurs humides.
AGRICULTURE
Dans cette unité paysagère où l’empreinte industrielle et urbaine est forte, l’agriculture occupe une surface très variable selon les communes. La SAU représente ainsi moins de 20% du territoire sur les communes les plus urbaines et jusqu’à 80% sur les plus rurales.
Les exploitations sont principalement orientées sur l’élevage bovin allaitant de race charolaise comme dans tout l’ouest du département. Les productions ovines et caprines sont aussi présentes, valorisant les terres moins riches.
L’essentiel du territoire agricole (90% de la SAU) est consacré aux surfaces fourragères (prairie naturelle, prairies artificielles et temporaires, fourrages annuels). Les terres labourées (céréales et fourrages annuels) représentent 20% de la SAU. Les cultures céréalières (blé et orge principalement mais aussi triticale, seigle) restent peu développées et n’occupent que 10% de la SAU, soit la moitié des labours.
ARBRE ET FORÊT
Un maillage bocager à haies basses
Le bocage constitue la trame de fond de ces paysages d’élevage. Les parcelles de plus en plus vastes sont encadrées de haies basses, ponctuées d’arbres isolés. Ces derniers se font toutefois moins nombreux ; il y a peu d’arbres jeunes dans les haies.
Des bois sur les hauts ou dans les fonds
Bois et forêts sont fréquents et disséminés sur l’ensemble du territoire, dans les vallons et sur les crêtes situées aux franges de l’unité. Ils marquent les points hauts et constituent des arrières plans végétaux. Les superficies restent modérées, il n’y a pas de vaste massif forestier.
Les peuplements sont majoritairement feuillus, composés de taillis sous futaie de type acidophile, il s’agit de la chênaie‐charmaie et de ses essences associées : hêtre, merisier, bouleau. Les plantations de conifères (Douglas essentiellement) deviennent plus présentes sur les massifs les plus importants, essentiellement en limite de l’unité paysagère.
Les boisements sont des forêts privées, mis à part quelques rares petits bois communaux.
URBANISME
Un territoire fortement habité et urbanisé
Autour des pôles du Creusot (22 000 hab) et de Montceau-les-Mines (19 000 hab), le Bassin Minier présente un territoire fortement urbanisé, comprenant plusieurs bourgs entre 3 et 5 000 habitants : St-Vallier 9 000 hab, Blanzy 6 500 hab, Montchanin 5 300 hab, Sanvignes-les-Mines 4 400, Torcy 3 100 hab, Le Breuil 3 600 hab. Après une période de fort recul de population, la dynamique s’est ralentie, les deux villes centre perdant encore de l’attractivité tandis que les communes périurbaines et rurales connaissent globalement une croissance démographique.
Un fort impact industriel
Le passé minier et industriel explique le tissu urbain atypique de ce territoire. Les villes se sont étendues autour des sites industriels et miniers avec de vastes opérations de logements. Aujourd’hui après l’arrêt des mines, de vastes emprises minières se trouvent gelées au cœur des agglomérations contribuant à l’aspect quelque peu déstructuré du tissu urbain. Dans les communes périphériques (Ciry-le-Noble, Perrecy-les-Forges, Sanvignes-les-Mines… ) des cités minières ont été implantées à proximité des puits de mine, constituant des enclaves urbaines denses à proximité des villages ou parfois isolées en pleine campagne.
Un faisceau d’infrastructures de transport
Le Bassin minier a concentré plusieurs infrastructures de transport, indispensables à son développement industriel et urbain. D’abord, le canal du Centre qui a permis pendant longtemps le transport du charbon extrait, puis la voie ferrée qui a pris le relai. Les plus récentes sont les RN70 et RN80 aménagées en 2x2 voies qui relient Chalon-sur-Saône à Montceau-les-Mines. La voie TGV traverse le territoire selon un axe nord-sud, perpendiculaire à l’axe historique du canal.
Patrimoine
Patrimoine culturel
Le passé industriel a laissé un important patrimoine architectural protégé au titre des monuments historiques, qu’ils soient classés comme le château de la Verrerie, ou inscrits à l’Inventaire Supplémentaire : la cité de la Combe des Mineurs, l’atelier des Grues et Locomotives, le pavillon Schneider à l’Exposition universelle, le Château Perrusson.
Patrimoine naturel
Le patrimoine naturel réside dans les prairies bocagères et les plans d’eau, mais certains boisements et prairies au caractère humide accueillent une grande diversité d’espèces inventoriées dans plusieurs Znieffs.
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